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Covid-19 : les derniers vols d'Air France depuis le Brésil sont arrivés en France

Romane LeGal, étudiante française, s'apprête à prendre un des derniers avions depuis Rio de Janeiro pour la France, avant la suspension des liaisons aériennes entre la France et le Brésil. Les deux derniers vols de la compagnie Air France en provenance de Sao Paulo et de Rio de Janeiro ont atterri mercredi matin à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. La veille, Paris avait annoncé la suspension des vols entre la France et le Brésil, où le variant P1 du Covid-19 est hors de contrôle. France 24 a suivi ces départs à Rio de Janeiro. Après l'annonce mardi de la suspension des liaisons aériennes entre le Brésil et la France jusqu'au 19 avril au moins, les derniers vols de la compagnie Air France ont atterri mercredi 14 avril, dans la matinée, à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Sous le regard des caméras de télévision, les derniers passagers en provenance du Brésil sont arrivés au compte-gouttes. Tous ont dû faire un nouveau test Covid à l'arrivée en France, même s'ils en avaient réalisé un juste avant leur départ. Aurélien, étudiant en école de commerce en France, était au Brésil depuis un mois. "Nos parents nous ont dit de rentrer immédiatement parce que le Premier ministre français a décidé de suspendre tous les vols à destination du Brésil. Donc on n'avait pas trop le choix, on a pris les derniers billets possibles", a-t-il témoigné auprès de l'AFP. >> À lire aussi : "Test PCR, quarantaine, vaccin... Tour d'horizon des conditions requises pour voyager en Europe" Le secrétaire d'État aux affaires européennes Clément Beaune a indiqué mercredi sur France 2 que la France étudiait des solutions de rapatriement du Brésil pour ses ressortissants, sur des "vols particuliers ou indirects", ainsi que la possibilité de vérifications plus poussées, pour de "petits volumes de passagers", des quarantaines demandées à l'arrivée en France. Olivier, un Français résidant au Brésil, avait son billet de longue date car il a un rendez-vous pour se faire vacciner en France mercredi. "C'est un moment de panique un peu injustifié. D'abord parce que ça fait au moins cinq ou six fois que je reviens en dix-huit mois et que c'est la première fois qu'on me demande ce luxe de scrupules", a-t-il réagi. "Deuxièmement, parce que la situation au Brésil est grave, mais elle n'est pas aussi grave que le journal (télévisé) du soir le raconte ici. La vaccination au Brésil avance, elle avance plus vite qu'en France. Les précautions sont prises dans les grandes villes, Sao Paulo et Rio, donc on n'est pas au Far West non plus", a-t-il ajouté. Des solutions de rapatriement à l'étude Depuis le mois de février, la situation sanitaire liée au Covid-19 n'a, en effet, cessé de s'aggraver au Brésil en raison de l'émergence d'un variant local. Appelée aussi P1, cette nouvelle forme du virus est aujourd'hui considérée comme plus contagieuse et plus mortelle. À Rio de Janeiro, le virus se répand à vitesse grand V et la vaccination avance lentement. Selon une récente étude, le vaccin Coronavac, majoritairement inoculé au Brésil, serait bien efficace contre le nouveau variant.  Mais seulement 11 % de la population est vaccinée à ce jour. Un taux bien trop faible alors que la Fiocruz, l'équivalent de l'Institut Pasteur au Brésil, vient de détecter plus de 90 nouvelles souches inquiétantes sur le territoire, dont le variant P1. "Le Brésil n'a pris aucune mesure d'isolement social" "La vaccination à grande échelle doit s'accompagner d'un isolement social. Simplement vacciner ne limite pas la transmission. Et au-delà de cela, le Brésil a permis d'une certaine manière la propagation de ce variant dans le sens où nous n'avons pris aucune mesure d'isolement social et de fermeture des commerces. Si aujourd'hui on ferme les frontières, c'est bien trop tard", explique au micro de France 24 Margareth Dalcolmo, pneumologue et coordinatrice pour Fiocruz. En parallèle, le président Jair Bolsonaro refuse toujours de décréter un confinement national. Des fêtes clandestines ont lieu partout dans le pays, comme à Rio il y a quelques jours. Dans les rues, les bars et les restaurants viennent de rouvrir jusqu'à 21 h. "Au début, je suis allée dans les bars, mais au vu de la situation, du nombre de morts qui a augmenté, j'ai vraiment changé mes habitudes. J'ai vraiment fait attention au vu des morts et au vu du nombre de personnes atteintes du Covid-19 et des variants", confie à France 24 Romane LeGal, jeune étudiante française qui a dû écourter son aventure brésilienne. Les décisions du gouvernement brésilien sont prises à contre-temps d'un variant qui touche de plus en plus les jeunes. Dans les services de réanimation, un patient sur deux a moins de 40 ans. Avec AFP

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