Football : l'équipe de Valence quitte le terrain après des insultes racistes présumées contre un joueur
Mouctar Diakhaby, lors du match de championnat espagnol entre le Club Atletico de Madrid et le Valencia CF au stade Wanda Metropolitano à Madrid, le 24 janvier 2021.
Le joueur français de Valence, Mouctar Diakhaby, dit avoir été la cible d'insultes racistes par un adversaire du club de Cadix. Le défenseur a subitement quitté le terrain, suivi de ses coéquipiers, qui ont ensuite repris le match. Juan Cala, auteur présumé de l'attaque raciste, nie avoir insulté Diakhaby.
Les joueurs du club espagnol de Valence ont brièvement quitté la pelouse lors de leur match à Cadix dimanche 4 avril. Le club de football valencien a voulu protesté, affirmant que son défenseur français Mouctar Diakhaby avait été la cible d'insultes racistes par un adversaire.
"Tout notre soutien à Diakhaby. Non au racisme. Le joueur, qui a reçu une insulte raciste, a demandé à ses coéquipiers qu'ils retournent sur la pelouse pour se battre. Tous avec toi, Mouctar", a écrit le Valence CF dans la foulée, sur Twitter.
Autour de la 31e minute de jeu, alors que le score était de 1-1, Diakhaby s'est arrêté de jouer pour s'en prendre à un joueur espagnol de Cadix, Juan Cala. Les deux hommes ont commencé à s'invectiver, puis Diakhaby a indiqué à l'arbitre qu'il allait quitter le terrain, ce qui lui a valu un carton jaune.
Le Français a ensuite quitté la pelouse, suivi par tous ses coéquipiers.
"C'est Diakhaby qui nous a demandé de jouer, sinon on ne l'aurait pas fait"
L'interruption de ce match comptant pour la 29e journée de Liga a duré un petit quart d'heure, puis la partie a repris à partir de la 37e minute, sans Diakhaby, resté aux vestiaires et remplacé par Hugo Guillamon, mais avec encore Cala côté Cadix.
Mouctar Diakhaby a ensuite pris place dans les tribunes pour regarder la suite du match. Après la mi-temps, Alvaro Cervera, l'entraîneur de Cadix, a décidé de faire sortir Cala et de le remplacer par Marcos Mauro… Qui a ensuite inscrit le but de la victoire 2-1 pour Cadix, à la 89e.
"Diakhaby nous a dit qu'il y a eu une insulte raciste donc on est rentrés [aux vestiaires]. On nous a dit que l'on devait rejouer parce que sinon on allait perdre les trois points, voire plus. C'est Diakhaby qui nous a demandé de jouer, sinon on ne l'aurait pas fait. […] Lui nous a dit qu'il ne voulait pas rejouer. Diakhaby est effondré. Ça a été une insulte très laide que je ne vais pas répéter", a réagi l'arrière gauche valencien Gaya au micro de Movistar à au coup de sifflet final.
Cala nie avoir insulté Diakhaby
Dans la soirée, les deux clubs ont publié chacun un communiqué pour s'élever contre toute forme de racisme. "On ne doute pas de l'honnêteté de tous les membres de notre effectif, qui sont de fervents défenseurs de la lutte contre le racisme", a assuré le club de Cadix dans son communiqué, ajoutant que "tous les auteurs de ce genre de délits, qu'ils soient de notre équipe ou non, doivent payer pour cela".
L'entraîneur de Cadix, Alvaro Cervera, a affirmé en conférence de presse d'après-match que "Cala a dit qu'à aucun moment il n'avait insulté le joueur. Je dois croire mon joueur. […] Il ne m'a pas dit qu'il ne lui avait rien dit, il m'a dit qu'il ne l'avait pas insulté".
Des incidents répétés dans les stades espagnols
Cet incident rappelle celui novembre 2020 en Espagne. À la suite d'une plainte déposée par la Liga, une enquête avait été ouverte à l'encontre de deux supporters de l'Espanyol Barcelone pour des insultes racistes et des cris de singe proférés en janvier 2020 à l'encontre de l'attaquant basque de l'Athletic Bilbao Iñaki Williams.
Quatre mois après l'incident lors de PSG-Basaksehir, ce nouveau cas de racisme dans un stade de football espagnol intervient à un peu plus de deux mois de l'Euro (qui doit se dérouler du 11 juin au 11 juillet) dont l'une des villes-hôtes sera Bilbao.
Contactée par l'AFP, la Liga n'a pas encore souhaité réagir, se bornant à répondre que le rapport du corps arbitral, où ces incidents ont été clairement et longuement détaillés, pourrait éventuellement mener à une enquête.
Avec AFP