Facebook, accusé de discrimination envers des Américains, va payer 12 millions d'euros
Facebook s'en tire avec un chèque. Le géant des réseaux sociaux a accepté, mardi 19 octobre, de verser jusqu'à 14,25 millions de dollars (12,25 millions d'euros) pour solder des poursuites des autorités américaines qui l'accusent d'avoir réservé certains postes bien payés à des salariés étrangers au détriment de citoyens américains ou de résidents permanents.
Le ministère américain de la Justice avait en effet déposé plainte fin 2020, estimant que Facebook avait intentionnellement créé un système d'embauche empêchant des Américains qualifiés d'avoir une chance de connaître et de se présenter à certains postes, en refusant par exemple les candidatures en ligne. L'entreprise de Mark Zuckerberg réservait en fait ces positions à des employés déjà présents dans l'entreprise avec un visa temporaire et désireux d'obtenir une carte verte, accusait le ministère. Dans sa plainte, il évoquait au moins 2.600 postes affichés entre le 1er janvier 2018 et le 18 septembre 2019, à un salaire moyen de 156 000 dollars par an.
Le ministère du Travail a en début d'année lancé sa propre enquête sur les pratiques de recrutement du groupe. "Facebook n'est pas au-dessus des lois et doit se conformer aux droits civils de notre pays", a déclaré la procureure générale adjointe, Kristen Clarke.
Les CV envoyés par mail désomais acceptés
Dans un message mardi, le groupe estime avoir respecté les règles, mais dit avoir conclu ces accords pour mettre fin aux poursuites. Cela permet à Facebook "de continuer à (se) concentrer sur l'embauche des meilleurs travailleurs, qu'ils viennent des Etats-Unis ou d'ailleurs dans le monde, et de soutenir (ses) employés titulaires de visas hautement qualifiés qui cherchent à obtenir la résidence permanente", a indiqué une porte-parole.
L'accord conclu avec le ministère de la Justice prévoit dans le détail une amende de 4,75 millions de dollars et le versement de jusqu'à 9,5 millions de dollars aux éventuelles victimes de "discrimination" en raison de leur citoyenneté ou de leur statut d'immigration. Le groupe de Mark Zuckerberg s'est aussi engagé à former plus spécifiquement ses employés aux règles anti-discriminatoires liés à la citoyenneté ou au statut migratoire, à afficher plus largement ses offres d'emploi, à accepter les CV envoyés par mail et plus largement toutes les candidatures envoyées par des Américains. Selon l'accord conclu avec le ministère du Travail, Facebook a aussi accepté des audits sur ses pratiques.