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Face au Covid-19 et au manque d'accès aux soins, la vaccination infantile recule

Un enfant reçoit une dose de vaccin contre la rougeole, le 16 février 2020 au Montenegro. Un rapport conjoint OMS/Unicef révèle jeudi que la proportion d'enfants ayant reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) est tombée de 86 % en 2019 à 81 % en 2021. Il s'agit du plus important recul continu de la vaccination infantile depuis près de 30 ans, selon l'ONU. La crise du Covid-19 et le manque d'accès aux soins et à l'information ont causé le plus important recul continu de la vaccination infantile contre d'autres maladies depuis près de 30 ans, selon l'ONU. "Il s'agit de la baisse continue de la vaccination la plus importante en une génération", a déclaré Ephrem Tekle Lemango, directeur adjoint de l'Unicef pour la santé et l'immunisation par visioconférence depuis New York. Selon un rapport conjoint OMS/Unicef publié jeudi 14 juillet, la proportion d'enfants ayant reçu les trois doses du vaccincontre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), référence en matière de couverture vaccinale mondiale, est tombée de 86 % en 2019 à 81 % en 2021. Quelque 25 millions d'enfants ont ainsi raté une ou plusieurs doses de ce vaccin DTP en 2021 – deux millions de plus qu'en 2020, et six millions de plus qu'en 2019. Près des trois quarts de ces enfants n'ont même reçu aucune dose, la majorité d'entre eux se trouvant dans des pays du Sud aux revenus moyens ou faible comme l'Inde, le Nigeria, l'Indonésie, l'Éthiopie ou les Philippines. Cette baisse enregistrée en 2020 et 2021 fait suite à une décennie d'améliorations. En cause notamment : "l'impact significatif" de la pandémie dont les conséquences économiques "ont forcé les parents et familles à choisir entre se nourrir et vacciner leurs enfants", selon le directeur adjoint, alors que les confinements ont également contribué à cette diminution. >> À lire - La vaccination contre la rougeole en France, victime collatérale du Covid-19 "Accès aux services" La désinformation concernant les vaccins, en forte hausse durant la pandémie, notamment sur les réseaux sociaux, ne joue par contre pas un rôle majeur. "Nous sommes préoccupés par la désinformation et la mésinformation, mais il est important de reconnaître que ce n'est pas le facteur principal (expliquant) pourquoi les enfants ne sont pas vaccinés", a souligné la directrice de l'OMS pour l'immunisation, les vaccins et les produits biologiques, la Dr. Kate O'Brien. C'est plutôt "l'accès aux services" de soins et leur "qualité" qui est en cause, selon la Dr. O'Brien, rappelant toutefois l'importance de la surveillance des informations qui circulent au sein des communautés locales, pour détecter rapidement la circulation de fausses nouvelles. Si besoin, c'est ensuite aux "dirigeants de confiance" de chaque communauté que revient la responsabilité de confronter celles-ci pour "faire en sorte que les gens aient des informations correctes" concernant la vaccination. Alors que la pandémie a provoqué le report d'une quarantaine de campagnes de vaccinations dans un nombre équivalent de pays, la Dr. O'Brien a listé quelles mesures les pays pouvaient mettre en place pour combler le retard accumulé. Campagnes de vaccination Elle appelle notamment à la mise en place de campagnes de vaccination "pour rattraper les enfants passés à côté par le passé", nécessitant le soutien d'une "direction politique", mais aussi des financements adéquats. "Alors que nous essayons de combler notre retard, il faudra identifier ces enfants (...) et les atteindre par des campagnes ciblées", complète Ephrem Tekle Lemango. "Cela signifie du financement supplémentaire, et de nouveaux appels pour (obtenir) des vaccins" et surtout "mobiliser ces communautés pour que ces campagnes soient un succès." Avec AFP

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