Euro-2021 : Tweets racistes contre les Bleus, le parquet de Paris ouvre une enquête
Pavard et Sissoko tentent de consoler Mbappé après son penalty manqué contre la Suisse, le 28 juin 2021.
Après son élimination de l'Euro le 28 juin dernier, l'Équipe de France et notamment Kylian Mbappe ont fait l'objet d'une vague de messages racistes sur Twitter. C'est à la suite du tir manqué de l'attaquant contre la Suisse qu'un déferlement de haine est apparu sur le réseau social.
Le parquet de Paris a indiqué, mardi 6 juillet, enquêter depuis fin 30 juin sur la vague de messages racistes sur Twitter qui a visé certains joueurs de l'équipe de France après leur élimination de l'Euro.
L'enquête a été ouverte notamment pour "injure publique à caractère raciste", deux jours après la défaite de la France contre la Suisse, a précisé le parquet. Cette procédure fait suite à des signalements de tweets haineux transmis par la plateforme Pharos au pôle de lutte contre la haine en ligne du parquet, selon une source proche du dossier.
Les investigations, qui doivent permettre d'identifier les auteurs des messages, ont été confiées à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC).
"Il est hors de question de laisser passer ce type de propos haineux"
Le nouveau président de la collectivité unique de Martinique, Serge Letchimy, avait écrit le 30 juin au ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, pour condamner "des propos injurieux, racistes à l'encontre du joueur de football Kylian Mbappé", dans un courrier dévoilé par la chaîne de télévision publique Martinique 1ère.
L'élu faisait notamment référence à un tweet, très relayé et commenté sur le réseau social, qui insultait l'attaquant du PSG, dont le tir au but manqué face à la Suisse avait précipité l'élimination de la France. "Ce sale nègre mérite de se prendre une centaine de coups de fouet et de se faire revendre en Libye", écrivait l'utilisateur.
"Il est hors de question de laisser passer ce type de propos haineux qui doit, de manière systématique, appeler à l'interpellation de leurs auteurs d'autant que la loi française, heureusement, condamne ce type de discours haineux sur la Toile", poursuivait l'élu dans sa lettre.
Le soutien des associations et des supporters parisiens
En parallèle, l'association SOS Racisme a porté plainte pour ces faits, en vue de se constituer partie civile en cas de procès. Le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) a également annoncé son intention de porter plainte.
Dimanche, des supporters du Paris Saint-Germain du Collectif Ultras Paris (CUP) ont déployé une banderole devant le stade du club, le parc des Princes, en soutien à l'attaquant vedette, sur laquelle était écrit : "Racisme, lynchage médiatique : soutien à K.M".
De nouvelles mesures face au cyberharcèlement
Le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris a été créé en janvier, en réponse notamment à la recrudescence du cyberharcèlement et aux critiques sur le manque de moyens déployés par les autorités. Il s'est notamment chargé des poursuites judiciaires contre des personnes ayant menacé la jeune Milaaprès ses diatribes contre l'islam, ou encore d'une vague de messages antisémites publiés sur Twitter et Facebook lors de la dernière élection de Miss France.
Dans une autre procédure, la justice française a ordonné, mardi, à Twitter de communiquer, dans un délai de deux mois, des documents détaillant ses moyens de lutte contre la haine en ligne, jugée défaillante par des associations telles que SOS Racisme, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et SOS Homophobie.