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Est-ce que des stylos connectés ont été distribués en Chine pour surveiller les élèves ? Le Vrai du Faux Junior

Les autorités chinoises ont-elles distribué des stylos connectés aux élèves afin de les surveiller ? Les élèves du collège Jules Ferry, à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l’Essonne nous interrogent sur cette histoire de stylos espions. Pour leur répondre nous avons contacté Olivier Lascar, spécialiste des nouvelles technologies, journaliste et rédacteur en chef du pôle digital de Science et Avenir. Oui des stylos connectés sont bien expérimentés en Chine Inès a vu passer sur TikTok que "les professeurs chinois utilisaient des stylos espions pour surveiller si les écoliers travaillaient pendant les vacances" et elle se demande si c'est vrai. Félix a vu sur le site Libération "que le gouvernement  chinois avait créé un stylo espion pour encourager les élèves à travailler". Olivier Lascar confirme que "le gouvernement chinois a fourni des stylos espions à des élèves, dans le cadre d'une expérimentation." Il précise néanmoins que tous les élèves chinois ne sont pas concernés par ce test a été mené uniquement pour le moment "dans la province le plus au sud du pays." Ces stylos ont une apparence normale, on les utilise pour écrire sur des feuilles de papier, sauf que, explique Olivier Lascar, "ces stylos seraient capables d'enregistrer ce qui est écrit par l'écolier pour l'envoyer, via une transmission sans fil, en temps réel, à un professeur à distance qui serait ainsi capable de corriger et surveiller l'élève en train de faire ses devoirs." Même si on ne connaît pas exactement le fonctionnement technique de ces stylos, Olivier Lascar explique qu'il y a "un champ d'étude qui est étudié par les ingénieurs et scientifiques depuis plusieurs années, qui s'appelle l'OCR, pour 'la reconnaissance optique de caractère', qui désigne ces dispositifs qui visent à transformer une écriture manuscrite en écriture de traitement de texte". Des traceurs GPS dans les cols de chemise et des casques pour mesurer votre activité cérébrale Agathe se demande s'il est vrai "qu'il y a des traceurs GPS à l'intérieur de ces stylos." Non c'est faux, mais Olivier Lascar note "qu'il y a une autre école en Chine, il y a un an, qui a expérimenté des puces installées dans les cols des uniformes des élèves et ces puces permettaient de savoir en temps réel ou se trouvaient les élèves dans l'établissement." Yannis demande à Olivier Lascar si, dans le cadre du plan national du système éducatif chinois, un casque pour contrôler l'activité cérébrale des enfants avait aussi été expérimenté. "C'est vrai", lui répond Olivier Lascar, "du côté de Shangai". Le rédacteur en chef du pôle digital de Science et Avenir explique que ce casque "ressemble à un serre-tête qu'on place au milieu du front et qui est équipé de petits capteurs qui sont censés enregistrer les ondes électriques qui naissent naturellement dans notre cerveau." Les autorités chinoises et les responsables de l'établissement où l'expérience a été menée ont expliqué que "cela permet de mesurer l'état de concentration des élèves." Ainsi ils auraient observé que "les élèves utilisant ce dispositif répondent mieux en classe et qu'ils se sentent plus concernés." Pour Olivier Lascar, ce dispositif est "un instrument psychologique qui vise à jouer avec la pensée des enfants qui se disent qu'avec ce serre-tête sur le crâne, ils vont travailler mieux." Non,ces dispositifs n'arrivent pas en France Laly a vu sur TikTok, "que l'Éducation nationale française allait instaurer ces stylos pour la prochaine rentrée". C'est faux, le gouvernement ne prévoit pas d'expérimenter ces stylos connectés en France. Olivier Lascar explique que ces dispositifs existent en Chine car le cadre y est très particulier avec "l'utilisation tous azimuts de l'intelligence artificielle dans toutes les sphères de la société." Il précise qu'il y a beaucoup de caméras en Chine, "on estime qu'il y a plus de 500 millions de caméras de surveillance, ça représente plus de 50% de l'équipement mondial en caméras de surveillance."  Grâce à l'intelligence artificielle en Chine, on est capable de reconnaître des visages, ce qui permet explique Olivier Lascar "de monter dans un bus sans montrer son ticket, ou encore de payer dans les centres commerciaux sans sortir sa carte bleue." Ainsi il y a des expérimentations qui sont faites pour alimenter cette intelligence artificielle qui a besoin de données pour continuer d'évoluer et de grandir. Olivier Lascar explique qu'ainsi en "faisant rentrer le technologie dans les écoles, c'est une façon d'enregistrer des données, d'enrichir les bases de données et donc de perfectionner les algorithmes d'intelligence artificielle."

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