Emmanuel Macron annule le débat avec les agriculteurs au Salon de l'agriculture
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L'Élysée a annoncé qu'Emmanuel Macron annulait le débat avec les agriculteurs au Salon de l'agriculture, après que le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau a indiqué vendredi qu'"aucun représentant" du syndicat agricole majoritaire ne participerait. Voici le fil de la journée du 23 février 2024.
Les tracteurs des agriculteurs français de la Coordination rurale (CR) le 23 février 2023, pendant une opération de ralentissement, la veille de l'ouverture du salon de l'agriculture de Paris.
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Arnaud Rousseau, président du premier syndicat agricole français, la FNSEA, a dit vendredi sur BFMTV que son organisation acceptait l'invitation d'Emmanuel Macron à le rencontrer samedi avant l'ouverture du Salon de l'agriculture.
"Nous répondrons, comme nous le faisons toujours, à cette invitation républicaine", a déclaré Arnaud Rousseau. "Le président de la République est attendu d'abord sur ce qu'il va annoncer, sur les attentes très concrètes que les agriculteurs ont et sur la vision qu'il veut porter." "Je serai là demain matin à l'invitation du président de la République", a-t-il aussi confirmé.
Il a dit que son organisation était prête à "continuer le dialogue" avec le chef de l'État "pour peu qu'[ils soient] respectés".
La présidente de la Coordination rurale, 2e syndicat agricole français derrière l'alliance FNSEA/JA, a indiqué vendredi soir à l'AFP qu'elle acceptait de rencontrer le chef de l'Etat samedi avant l'ouverture du Salon de l'agriculture.
Interrogée sur sa réponse à l'invitation adressée par Emmanuel Macron à "tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du salon", Véronique Le Floc'h a répondu positivement, ajoutant seulement: "S'il peut rentrer" dans l'enceinte de l'événement.
Le gouvernement a annoncé vendredi, à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture, la mise en place d'un "soutien conjoncturel d'urgence" de 5 millions d'euros et d'un plan d'actions pour venir en aide aux apiculteurs en difficulté.
La filière, qui a participé à la colère des agriculteurs en début d'année, est confrontée à différents problèmes : accumulation de stocks, pertes de productions liées aux aléas climatiques, surmortalité des abeilles en raison des pesticides, concurrence des miels étrangers...
Face à cela, le gouvernement a débloqué une enveloppe de 5 millions d'euros pour les aider à soutenir leur trésorerie sous formes "d'avances (...), d'aides conjoncturelles et de prise en charge de cotisations" sociales, a indiqué le ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans un communiqué.
Emmanuel Macron a annoncé qu'il renonçait à tenir un grand débat avec les agriculteurs samedi au Salon de l'agriculture, après la polémique sur l'invitation d'un collectif écologiste, mais qu'il inaugurerait bien ce grand rendez-vous annuel et rencontrerait les syndicats agricoles au préalable.
"Les syndicats agricoles (...) avaient voulu un 'débat' ouvert. Ils en demandent aujourd'hui l'annulation. Dont acte", a écrit le chef de l'État sur X, en précisant qu'il invitera samedi matin "tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du salon". "Je serai là pour l'ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année", a-t-il poursuivi.
Les tracteurs défilent aujourd'hui dans Paris à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture. Une trentaine de tracteurs sont installés dans le centre de Paris, place Vauban derrière les Invalides, après avoir traversé dans la matinée la capitale depuis l'ouest, dans un concert de klaxons et sous les applaudissements des passants, à l'appel de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole. Les précisions sur place de Julien Sauvaget, journaliste à France 24.
Le nouveau Plan loup pour 2024-2029 publié par le gouvernement prévoit d'augmenter les indemnisations pour les éleveurs, +33 % pour les ovins et +25 % pour les caprins, avec en parallèle une simplification des tirs, deux mesures ardemment souhaitées par le monde agricole.
"Les barèmes d'indemnisation des dommages causés aux élevages par les prédations par le loup, l'ours et le lynx (pertes directes) sont revalorisés par arrêté à hauteur de +33 % pour les ovins et de +25 % pour les caprins", précise un communiqué du ministère de la Transition écologique qui détaille par ailleurs les nouvelles règles pour l'abattage des prédateurs.
Un arrêté ministériel sur la simplification des tirs de défense pour les loups a été publié vendredi au Journal officiel, avec un protocole en phase avec les demandes formulées par les éleveurs, au grand dam des associations de défense de l'environnement.
Les mesures visant à "poursuivre la protection de l'espèce, mais aussi mieux accompagner la profession agricole face à la menace de la prédation", selon le ministère, ont été publiées à la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture, dans un contexte de fronde du monde paysan.
La France a décidé d'empêcher l'importation de fruits et légumes frais traités avec l'insecticide thiaclopride, interdit dans l'Union européenne (UE), a annoncé le ministère de l'Agriculture, conformément à l'un des engagements pris par l'exécutif pour calmer la colère des agriculteurs.
"L'Union européenne n'ayant pas encore à ce jour" pris de mesures pour limiter l'entrée de tels produits sur le territoire européen, "le gouvernement a décidé, en l'attente et afin de protéger le consommateur, de suspendre par arrêté ministériel du 23 février l'introduction, l'importation et la mise sur le marché national de fruits et légumes frais provenant de pays tiers traités au thiaclopride", indique le ministère dans un communiqué.
Le texte ne figure pas dans le Journal officiel du jour.
"Aucun représentant" du syndicat agricole majoritaire ne participera samedi matin au débat voulu par Emmanuel Macron à l'ouverture du Salon de l'agriculture, a annoncé le président de l'organisation, Arnaud Rousseau, qui demande l'annulation de ce débat.
"Les conditions d'un dialogue plus apaisé ne sont pas réunies et la dignité des agriculteurs est bafouée par cette démarche qui porte le sceau de la provocation. Dans ce climat d'exaspération, et face aux risques de débordement, nous demandons à ne pas tenir ce débat", a indiqué Arnaud Rousseau sur X, à l'issue d'une réunion du conseil d'administration de la FNSEA.
Le médiatique représentant du premier distributeur alimentaire français E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, a fustigé l'idée d'un débat qu'Emmanuel Macron organise samedi au Salon de l'agriculture, dénonçant un "coup de com' pas vraiment au niveau de la situation", a-t-il déclaré sur X.
"Je n'ai pas attendu l'annonce foireuse d'un 'grand débat' pour échanger avec des agriculteurs de nos régions", a-t-il indiqué sur le réseau social. "Je ne participerai pas à ce que j'estime être une grossière manipulation", a-t-il ajouté, n'ayant "vocation ni à jouer l'idiot utile d'une opération de diversion, ni à être l'otage de stratégies politiciennes liées aux prochaines élections européennes".
L'Élysée a admis une "erreur" de communication après avoir évoqué la veille l'invitation de l'association écologiste Les Soulèvements de la Terre à un débat au Salon de l'agriculture, ce qui a provoqué la colère du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA. "Les Soulèvements de la Terre n'ont été ni conviés ni contactés. Il s'agit d'une erreur faite lors de l'entretien avec la presse en amont de l'événement", a indiqué la présidence sur son compte X .
Deux cortèges de tracteurs différents défilent à Paris. Une trentaine de tracteurs de la Coordination rurale s'est réunie dans la matinée avenue de Versailles, à Paris, et s'est ébranlée vers 10 h 15 avec, pour objectif, les Invalides vers midi.
Le second, emmené par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, se terminera devant le Salon de l'agriculture en début de soirée, avant l'ouverture des portes samedi.
Le président du Salon de l'agriculture, Jean-Luc Poulain, s'attend à des échanges "virils", samedi, lors de la visite inaugurale d'Emmanuel Macron au déroulé incertain, le patron du syndicat majoritaire FNSEA refusant de participer au débat organisé par l'Élysée.
"Ça va être un salon d'explications, un salon qui pourrait être un peu viril – on peut être viril mais correct – parce que le monde agricole a besoin tout de suite de réponses précises sur 'On fait quoi, quand ?'", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a jugé "inopportune" la proposition d'Emmanuel Macron au collectif Soulèvements de la Terre de participer au grand débat qu'il organise sur l'avenir de l'agriculture samedi.
"Je considère que c'était une invitation qui était inopportune compte tenu du contexte", a réagi le ministre sur TF1. Les Soulèvements de la Terre constituent "un collectif dont le modèle d'expression est plutôt le cocktail Molotov", a-t-il jugé, "Donc on ne discute pas avec ces gens là".
Le président de la FNSEA ,Arnaud Rousseau, a confirmé qu'il ne participerait pas au débat au Salon de l'agriculture organisé par Emmanuel Macron, jugeant que son invitation aux Soulèvements de la Terre montrait qu'il n'avait "rien compris aux problématiques" des agriculteurs.
"Ça renvoie l'image aux agriculteurs que finalement rien n'a été compris de leurs problématiques", a-t-il estimé lors d'une interview sur BFM TV/RMC. "Je ne serai pas l'acteur de quelque chose que je considère comme particulièrement cynique et qui ne permet pas le dialogue dans de bonnes conditions".
Opération escargot de la part des agriculteurs ce matin sur le périphérique parisien.
Sous pression des agriculteurs, encore inassouvis par les promesses et actes du gouvernement, Emmanuel Macron s'apprête à visiter le Salon de l'agriculture dans un climat tendu, samedi, après avoir voulu inviter les Soulèvements de la Terre à un grand débat avec le monde agricole, suscitant la colère des syndicats.
"L'invitation par le PR (président de la République, NDLR) au #SIA d'un groupuscule dont la dissolution a été demandée par son propre gouvernement est une provocation inacceptable pour les agriculteurs. J'avais accepté de participer à un débat. Dans ces conditions, je refuse de prendre part à ce qui ne sera qu'une mascarade", a déclaré le patron du premier syndicat agricole, Arnaud Rousseau, sur X jeudi soir. Il a rapidement été rejoint par son homologue des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot.
Le rétropédalage a été enclenché par l'Élysée une heure plus tard avec l'annonce que le collectif, qualifié un temps d'"éco-terroriste" par Gérald Darmanin, n'était finalement plus invité "pour garantir la sérénité des débats".
Mais le mal était fait et l'opposition a vertement critiqué le choix de l'exécutif.
L'Élysée avait en fin d'après-midi fait part de son intention d'organiser un débat, format inédit pour la visite d'un chef de l'État au Salon de l'agriculture (qui doit se dérouler du 24 février au 3 mars), entre Emmanuel Macron et "l'ensemble des acteurs du monde agricole".
Avec AFP