Elon Musk fait décoller Twitter en Bourse après une grosse prise de participation
Elon Musk lors d'une conférence de presse à la base de lancement de SpaceX au Texas, le 10 février 2022.
L'action de Twitter s'est envolée lundi après l'acquisition par Elon Musk, l'homme le plus riche de la planète, de plus de 73 millions d'actions. Grand utilisateur du réseau social, le patron de SpaceX est également très critique de son fonctionnement et cette prise de participation pourrait annoncer une volonté de jouer un rôle plus actif au sein du conseil d'administration.
Un actionnaire pas comme les autres pour Twitter : Elon Musk, patron du fabricant de véhicules électriques Tesla et de la société de vols spatiaux SpaceX, a mis en orbite Twitter, lundi 4 avril, après l'annonce d'une importante prise de participation dans le réseau social qu'il accuse pourtant de restreindre la liberté d'expression.
À 12 h 15 GMT, l'action du site de microblogging s'envolait d'environ 20 %, à 47,21 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.
Selon un document déposé auprès de la SEC, le régulateur boursier américain, Elon Musk, qui est l'homme le plus riche de la planète, a acquis près de 73,5 millions d'actions ordinaires de Twitter, soit 9,2 % de la valeur en Bourse de l'entreprise.
Cela fait de lui le plus gros actionnaire du groupe devant le fonds d'investissement Vanguard (8,8 %) et la banque Morgan Stanley (8,4 %), selon les données de Bloomberg.
En se basant sur le prix de clôture de vendredi de l'action de Twitter, l'investissement du milliardaire d'origine sud-africaine s'élève à près de 2,9 milliards de dollars.
Twitter "mine foncièrement la démocratie", selon Elon Musk
Elon Musk s'exprime très fréquemment sur la plateforme, où il compte un peu plus de 80 millions d'abonnés. Ses annonces sur le réseau aux gazouillis suscitent fréquemment des polémiques.
À l'été 2018, il avait notamment publié un tweet où il assurait disposer des financements appropriés pour retirer Tesla de la Bourse new-yorkaise, sans en apporter la preuve.
Après une nouvelle publication malencontreuse début 2019, il avait accepté que ses messages directement liés à l'activité du fabricant de véhicules électriques soient préapprouvés par la SEC. Le dirigeant avait également abandonné son poste de président du conseil d'administration de Tesla.
Début mars, Elon Musk a toutefois demandé à un juge de New York d'annuler l'accord passé avec le gendarme boursier sur ses tweets, affirmant par la voie de son avocat que la SEC cherchait à "harceler Tesla et à réduire au silence M. Musk".
Le patron-milliardaire est par ailleurs critique des mesures mises en place par Twitter pour modérer certains contenus jugés inappropriés.
Fin mars, Elon Musk a publié deux sondages sur le réseau social, l'un pour demander à ses abonnés s'ils pensaient que l'algorithme de Twitter devrait être en code source ouvert ("open source"), l'autre pour savoir s'ils jugeaient que l'entreprise respectait la liberté d'expression. Les votants avaient très largement répondu "oui" au premier sondage et "non" au second.
"Étant donné que Twitter agit de facto comme une place publique, son incapacité d'adhérer aux principes de la liberté d'expression mine foncièrement la démocratie", a tweeté le patron de Tesla après les résultats. "Une nouvelle plateforme est-elle nécessaire ?", avait-il questionné.
Une prise de participation "passive" ?
Twitter est régulièrement accusé de censure par de nombreuses voix conservatrices aux États-Unis, notamment depuis la suspension du compte de Donald Trump l'an passé. À l'instar de Facebook et de YouTube, le réseau à l'oiseau bleu estime que l'ancien président a encouragé ses partisans à la violence avant l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. En réponse à son éviction, Donald Trump a lancé en février sa propre plateforme, Truth Social.
Dans le document transmis à la SEC (intitulé "Schedule 13G" en anglais), Elon Musk précise que sa prise de participation, inférieure à 10 % des actions ordinaires, est passive, c'est-à-dire qu'il ne compte pas influer sur les grandes décisions stratégiques de l'entreprise. Mais cette entrée au capital pourrait être le prélude à un rôle plus actif au sein de l'entreprise, estiment certains experts.
"Nous nous attendons à ce que cette participation passive marque le début de discussions plus approfondies avec la direction et le conseil d'administration de Twitter, qui pourraient conduire à une participation active et un actionnariat potentiellement plus agressif", a indiqué dans une note Dan Ives, de Wesbush Securities.
Contacté par l'AFP, Twitter n'a pas réagi dans l'immédiat.
Avec AFP