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Insolite et Faits divers

Double meurtre dans les Cévennes : qui est Valentin Marcone, le suspect traqué par les gendarmes ?

Double meurtre dans les Cévennes : qui est Valentin Marcone, le suspect traqué par les gendarmes ? Cet homme de 29 ans est activement recherché après avoir abattu son patron et un de ses collègues dans la scierie où il travaillait, dans le village des Plantiers (Gard). Il se cache au cœur de la forêt cévenole. Valentin Marcone, 29 ans, est soupçonné d'avoir tué son patron et un de ses collègues, dans la scierie où il était employé au village des Plantiers (Gard), mardi 11 mai. Depuis, il a pris la fuite et fait l'objet d'un appel à témoins lancé jeudi par la gendarmerie. "Il pourrait potentiellement nous attendre sur son terrain, sa zone de confort, qu’il maîtrise car il y a été en solitaire très souvent. On considère qu’il en connaît tous les recoins", a prévenu jeudi le général Philippe Ott, commandant du groupement de gendarmerie du Gard, lors d'une conférence de presse avec la préfète du département, Marie-Françoise Lacaillon, et le procureur de Nîmes, Eric Maurel, chargé du dossier après le procureur d'Alès. Quel est le profil du fugitif ? Eléments de réponse. Un homme discret, marié et père d'une petite fille Ce quasi trentenaire à l'apparence très jeune, cheveux châtain très courts et fines lunettes, est marié et père d'une petite fille. Dans un message audio transmis via la gendarmerie à son fils, Frédéric Marcone évoque son enfant et sa femme : "Iroise est magnifique, elle a dormi dans mes bras pendant deux heures, elle a besoin de toi, de son papa, Blandine a besoin de toi, elle est forte, elle a besoin de toi."  Installé depuis une dizaine d'années aux Plantiers, Valentin Marcone était plutôt discret. "On l'a déjà vu car il travaillait à la mairie. (...) Mais il n'était pas plus sociable que ça : on ne le voyait pas, même quand il y avait des fêtes du village. Ce n'était pas quelqu'un qui fréquentait trop les autres apparemment", témoigne auprès de France 3 Occitanie l'ex-propriétaire du bar des Plantiers. "Il était très solitaire avec très peu voire aucun ami", a confirmé le général Philippe Ott jeudi.  En conflit avec plusieurs personnes, dont son employeur et l'ancien maire Selon les premiers éléments sur le drame lui même, survenu vers 8 heures mardi, Valentin Marcone était en conflit avec son employeur, apparemment pour des problèmes d'horaires de travail. Le procureur de Nîmes, Eric Maurel, a évoqué "une bascule dans son comportement", et le fait "qu'il venait au travail avec un gilet pare-balles". "Le pourquoi et le comment de cette bascule, nous n’en savons rien", a-t-il ajouté. Le fugitif n'avait jusqu'alors proféré aucune menace ni eu de geste violent à l'égard de ses collègues.  Mardi, à la suite d'une simple remarque de son patron, à qui il n'aurait pas dit bonjour, il aurait sorti un pistolet et tiré, l'abattant lui, puis un de ses collègues de plusieurs balles dans la tête. Même s'il n'était pas connu pour des violences, et que son casier judiciaire est vierge, le suspect a un "personnalité très particulière, très procédurière" et un comportement de "type paranoïaque" depuis quelques temps, selon le procureur d'Alès, François Schneider. Cet ancien employé de mairie était également en conflit avec l'ex-maire des Plantiers, Francis Maurin, contre lequel il avait lancé une procédure aux Prud'hommes, rapporte France 3 Occitanie. Valentin Marcone avait aussi déposé de nombreuses plaintes contre plusieurs personnes, dont certaines ont été classées sans suite. Il faisait lui-même l'objet de poursuites, a rappelé le procureur d'Alès. Quatre familles des Plantiers, "potentiellement ciblées" par Valentin Marcone, ont été évacuées de leur domicile et mises à l'abri, a annoncé le maire actuel, Bernard Mounier, sur franceinfo. "Je ne crois pas qu'il en veut à la population, relativise une habitante auprès de l'AFP. Il a dû péter les plombs, avec tous les soucis qu'il a eus", assure-t-elle, en évoquant à la fois le confinement face au Covid et ces "différents avec l'ancienne mairie". Un tireur sportif, fasciné par les armes Adepte du tir sportif, l'individu possédait les autorisations nécessaires pour détenir une arme. "Le tireur est a priori équipé d’au moins deux armes, a expliqué mercredi soir le procureur de Nîmes, Eric Maurel, désormais en charge du dossier. Il semblerait qu’il puisse y avoir une arme de poing, probablement celle utilisée lors du double assassinat, et une arme longue dont les caractéristiques laissent envisager une dangerosité toute particulière" avec une portée potentielle de 300 mètres. Lors de perquisitions menées à son domicile, une douzaine d’armes ont été retrouvées ainsi que "des éléments d’armes extrêmement sophistiqués et une quantité estimée à 3 300 munitions de tous calibres." Le profil Facebook du suspect, illustré par l'image d'une carabine, "est en train d’être exploité", a précisé le procureur. Il "révèle des éléments de personnalité qui tendent à confirmer la dangerosité criminologique de cet individu". Il multipliait sur son compte les références à un jeu vidéo de guerre et les publications hostiles aux autorités : police, justice, hommes politiques. Sur sa chaîne Youtube, le Cévenol partage des vidéos de ses sessions de tir, relève France 3 Occitanie.  Selon Philippe Ott, l'homme "s'entraînait très régulièrement au tir à longue portée". Il avait souhaité rejoindre l'armée pour devenir tireur d'élite et n'y était pas parvenu à cause de problèmes de vue. "Il a toujours gardé cette appétence pour les armes, a souligné Eric Maurel. La tentation pourrait être de partir sur l’idée d’un survivaliste. En tout cas, il s’est équipé comme un homme qui part dans la nature, pour résister au froid, aux intempéries, comme un homme qui part à la chasse." Trouver le fugitif risque d'être ardu : "Le gars est du pays, chasseur, il connaît tout, il connaît toutes les combines, tous les passages, c'est très difficile pour ceux qui ne connaissent pas le territoire", a assuré à l'AFP un professeur d'histoire-géographie à la retraite installé à Saumane, village voisin des Plantiers. Des propos confirmés par Eric Maurel jeudi : Valentin Marcone, a-t-il expliqué, "est apte à la survie en milieu hostile", a "l'habitude de partir en montagne, de faire des randonnées, c’est un chasseur". 

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