Double meurtre dans les Cévennes : quelles sont les trois pistes envisagées par les gendarmes dans la traque de Valentin Marcone ?
Double meurtre dans les Cévennes : quelles sont les trois pistes envisagées par les gendarmes dans la traque de Valentin Marcone ?
Le fugitif est toujours activement recherché vendredi soir. Mais les forces de l'ordre ignorent s'il a pu s'enfuir plus loin, mettre fin à ses jours ou s'il les attend pour en découdre.
Valentin Marcone est toujours introuvable. Le suspect numéro 1 dans le double meurtre des Cévennes est en fuite depuis trois jours et traqué par quelque 350 gendarmes dans une zone de 225 km2 autour de la commune des Plantiers (Gard). "Nous avons décidé d'un appel à témoins puisqu'à ce stade aucun indice ne nous permet de prioriser une hypothèse plus qu'une autre", a déclaré le général Philippe Ott, commandant du groupement de gendarmerie du Gard, lors d'une conférence de presse jeudi 14 mai. Voici les trois scénarios envisagés par les forces de l'ordre à ce jour.
Une fuite hors du périmètre de recherches
"Tous les scénarios sont à l'étude, y compris la sortie de périmètre de recherche actuel", a souligné le général Philippe Ott en conférence de presse. "Il a pu échapper au maillage extrêmement serré de la gendarmerie nationale. Et c'est bien la raison pour laquelle nous avons lancé un appel à témoins et un avis de recherche qui est national", a confirmé vendredi matin sur franceinfo le procureur de Nîmes, Eric Maurel.
Ce n'est toutefois pas la piste privilégiée. "Un personnage seul, armé, à un moment donné, il voit une voiture. Aucun témoignage de ce type ne nous est parvenu", a précisé le général Ott. Jusqu'à présent, les signalements n'ont rien donné et les recherches se concentrent toujours dans un carré de 15 km autour de la commune des Plantiers. "Il est, on l'espère, dans ce secteur, c'est notre option prioritaire, on part du principe qu'il doit y être", a insisté le général Lettermann devant la presse à Saumane, village voisin des Plantiers.
Un guet-apens "sur son terrain"
Les gendarmes craignent un scénario comme dans le Puy-de-Dôme, où trois des leurs ont péri sous les balles d'un forcené surarmé en décembre dernier. "Il pourrait potentiellement nous attendre sur son terrain, sa zone de confort, qu'il maîtrise car il y a été en solitaire très souvent. On considère qu'il en connaît tous les recoins", a développé le général Ott.
Valentin Marcone est a priori armé d'un pistolet, sans doute celui avec lequel il est suspecté d'avoir commis les deux meurtres, et d'un fusil équipé d'une lunette de visée, avec une portée potentielle de 300 m. Selon Philippe Ott, cet adepte du tir sportif "s'entraînait très régulièrement au tir à longue portée" et il a "peut-être positionné un poste de combat".
Les gendarmes redoutent donc une embuscade tendue par cet homme "qui a une véritable dangerosité", selon le procureur Eric Maurel. D'autant que ce secteur des Cévennes est "extrêmement complexe d'accès, extrêmement dangereux et pratiquement impraticable la nuit", a insisté le général Ott.
Un geste désespéré
"Il se peut que son jusqu'au-boutisme lui fasse choisir une issue dramatique", a enfin relevé Philippe Ott. Cet homme de 29 ans, marié et père d'une petite fille d'un an, avait un comportement de "type paranoïaque" depuis quelques temps, selon le procureur d'Alès, François Schneider. Un suicide n'est pas exclu, avec ses propres armes ou sous les balles d'un gendarme.