Disparition de Delphine Jubillar : "Nous attendons avec sérénité la décision" de remise en liberté de Cédric Jubillar, déclarent ses avocats
"Comment peut-on maintenir en détention un homme avec un dossier si léger ?", demande un des trois avocats de Cédric Jubillar en précisant que "c'est la question que nous avons posée à la cour et nous attendons avec impatience et avec sérénité la décision". Deux semaines après la mise en examen et l'incarcération de leur client pour homicide volontaire par conjoint sur Delphine Jubillar, disparue en décembre 2020, ils demandaient mardi 6 juillet sa remise en liberté. La chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse rendra sa décision jeudi, à 11h30.
Selon la journaliste de franceinfo qui a assisté à l'audience, Cédric Jubillar n'a pris la parole dans son box que pour dire qu'il n'avait "rien à déclarer". Visage masqué, crâne rasé, chemise blanche, il a surtout fixé du regard ses trois avocats qui ont plaidé à tour de rôle. "Dans cette affaire, il n'y a pas de scène de crime, pas de trace de sang, pas de trace de corps transporté", a déploré devant la chambre d'instruction Maître Alexandre Martin. "On a écouté tout le monde, mis une balise sous la voiture de Cédric Jubillar, perquisitionné partout, et on n'a absolument rien". Son associé Jean-Baptiste Allari a enchaîné : "Que fait-on de la présomption d'innocence ?"
Cédric Jubillar a décidé "de ne plus rien dire"
"On se rend compte de la vacuité des éléments présentés à charge. Ils ne sont même pas insuffisants, ils sont inexistants", a assuré maître Emmanuelle Franck devant les journalistes à l'issue de l'audience. Pour l'avocat Alexandre Martin, "c'est vrai qu'il y a quelques éléments qui peuvent nous rappeler l'affaire Viguier". "Je rappelle que cet homme a été remis en liberté et qu'au bout de plusieurs années de combat, il a été définitivement acquitté. Si vous voulez faire un parallèle avec l'affaire Viguier, ça m'effraie autant que ça me rassure."
À propos de son client Cédric Jubillar, Alexandre Martin précise qu'il ne s'est pas exprimé devant la chambre d'instruction parce que "quand il appelle trop vite les gendarmes, on lui reproche, quand il n'appelle pas, on lui reproche, quand il pleure, on lui reproche, quand il sourit, on lui reproche". "Il a décidé de ne plus rien dire. Tout ce qui devait être dit l'a été par ses trois avocats". Selon l'avocat, Cédric Jubillar est "un homme qui clame son innocence, qui est incarcéré pour la première fois de sa vie, qui n'a plus de nouvelle de sa femme et qui ne peut plus voir ses enfants".