Désintox. La photographie d'un drapeau composé de cheveux n'a aucun rapport avec les révoltes contre le port du voile en Iran
Arrêtée le 13 septembre par la police des moeurs iraniennes, la jeune Mahsa Amini, 22 ans, a été retrouvée morte le 16 septembre, provoquant depuis un important mouvement de révolte dans la population iranienne.
Arrêtée le 13 septembre par la police des moeurs iraniennes, la jeune Mahsa Amini, 22 ans, a été retrouvée morte le 16 septembre, provoquant depuis un important mouvement de révolte dans la population iranienne. Des images de femmes iraniennes se coupant les cheveux en solidarité ont été partagées sur les réseaux sociaux.
Parmi ces images, ce drapeau fait à partir de cheveux a été relayé des dizaines de milliers de fois comme un symbole de la colère des femmes iraniennes. « Cette image de cheveux hissés en drapeau sera la photographie de ce siècle » affirme ainsi la réalisatrice indienne Leena Manimekalai, reprise par plusieurs comptes qui pensent que la scène a lieu en Iran où les femmes « coupent leur cheveux et en font un drapeau ».
Pourtant ce cliché n’a pas été pris en Iran dans le contexte actuel de révolte, mais en Martinique en 2014. Il est extrait d’une vidéo de l’artiste belge Edith Dekyndt qui a filmé ce drapeau composé de cheveux installé sur des rochers de la côte de Diamant sur l’île de la Martinique. Selon les catalogues accompagnant cette oeuvre, il symbolise la tragédie d’un bateau entièrement détruit à cet endroit et qui transportait une centaine d’esclaves africains en 1830, ainsi qu’un hommage au philosophe martiniquais Edouard Glissant.
Ce cliché venu de Martinique confondu avec l’Iran est depuis devenu si fort grâce à internet, que des manifestants en ont fait un symbole aperçu notamment lors de manifestations solidaires des femmes iraniennes, à Paris comme à Oslo.
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