À Paris, des milliers de personnes manifestent contre la répression en Iran
Des femmes manifestent, dimanche 2 octobre 2022 à Paris, en soutien aux manifestants iraniens et à Mahsa Amini, décédée peu après son arrestation par la police des mœurs en Iran.
Ils étaient plusieurs milliers à s'être réunis, dimanche, dans les rues de Paris pour condamner la répression qui fait rage en Iran, plus de deux semaines après la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini. Selon l'ONG Iran Human Rights, au moins 92 personnes ont été tuées par la répression qui sévit en Iran, depuis le début du mouvement de soutien à Mahsa Amini.
Toronto, Los Angeles mais aussi Paris. Des milliers de personnes ont défilé à Paris, dimanche 2 octobre, pour condamner la répression en Iran des manifestations déclenchées par la mort de la jeune Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs.
Comme leurs semblables à Los Angeles, Toronto, elles aussi haut-lieu de la diaspora iranienne, les militants ont défilé de la Place de la République à la Place de la Nation, parcours traditionnel des grands mouvements parisiens.
Sous quelques intenses averses, les manifestants ont scandé les slogans "Rejoignez la première révolution féministe !" et "Mahsa Amini, ton nom a fait trembler la tyrannie des ayatollahs". "Mort à la République islamique", "Mort au dictateur" et "Femme. Vie. Liberté", le code des manifestations en Iran, ont aussi été entendus.
En Iran, au moins 92 morts dans la répression des manifestations
Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran par la répression des manifestations qui ont éclaté il y a deux semaines après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR).
Le président Ebrahim Raïssi a de nouveau accusé les "ennemis" de l'Iran de "conspirer" contre son pays, estimant que leurs tentatives avaient "échoué" alors que les manifestations antigouvernementales, les plus importantes depuis 2019, se poursuivent.
>> À lire : Des féministes françaises se mobilisent pour les Iraniennes qui manifestent
Le mouvement de contestation a été déclenché par le décès le 16 septembre de la jeune Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire du pays qui oblige notamment les femmes à porter le voile.
"Pour une fois, les femmes se soulèvent et sont accompagnées des hommes. C'est vraiment le moment d'essayer de changer les choses. Eux ils sortent, mais ils se font tuer. Nous, on a la chance de pouvoir manifester et se battre pour eux. Donc on viendra", a déclaré Guilda Torabi, étudiante d'origine iranienne.
"L'Iran est devenu une grande prison"
"Maintenant, l'Iran est devenu une grande prison. Internet est coupé et nous maintenant, on est la voix des Iraniens", a dénoncé pour sa part Toura Dana, ingénieure franco-iranienne.
Des personnalités de gauche dont le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, la députée écologiste Sandrine Rousseau et l'eurodéputée LFI (gauche radicale) Manon Aubry ont pris la parole, couverts par des sifflets de la part d'une diaspora iranienne connue pour sa diversité politique.
Les manifestants ont aussi protesté lorsqu'a été évoquée la rencontre récente à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, entre le président français Emmanuel Macron et son homologue iranien Ebrahim Raïssi.
"Le gouvernement français flirte avec les Mollahs pendant que les Mollahs tuent les femmes", dénonçait un slogan à côté d'une photo des deux hommes se serrant la main.
Avec AFP