Défenseur des droits : le nombre de réclamations en matière de déontologie de la sécurité a bondi de 210% depuis 2014
Défenseur des droits : le nombre de réclamations en matière de déontologie de la sécurité a bondi de 210% depuis 2014
Le rapport annuel de la Défenseure des droits dépeint aussi une France frappée par une "aggravation des inégalités" liées aux conséquences de l'épidémie de Covid-19.
C'est l'un des chiffres chocs du rapport annuel du Défenseur des droits, publié jeudi 18 mars : le nombre de réclamations en matière de déontologie de la sécurité a bondi de 210% depuis 2014. Dans le détail, le Défenseur des droits a reçu 2 162 réclamations durant l'année 2020, soit une hausse de 10,5% des dossiers en cette matière, dont la majorité concerne l'action des forces de l'ordre.
L’institution exerce un contrôle externe et indépendant sur les pratiques des forces de sécurité. "S’appuyant sur une longue enquête des saisines reçues au fil des années portant sur des situations survenues au cours de manifestations, le Défenseur des droits a adopté une décision-cadre le 9 juillet 2020 portant recommandations générales sur les pratiques du maintien de l’ordre au regard des règles de déontologie", explique le Défenseur de droits.
"Aggravation des inégalités"
Mais ce n'est pas tout. Précarité des personnes les plus vulnérables, recul des services publics... le rapport annuel de la Défenseure des droits dépeint une France frappée par une "aggravation des inégalités" liées aux conséquences de l'épidémie de Covid-19. "La crise sanitaire n'a pas épargné le fonctionnement des services publics (...) Cet affaiblissement a contribué à accentuer le creusement des inégalités sociales, frappant d'abord les plus vulnérables", résume dans son rapport cette autorité indépendante chargée notamment de défendre les citoyens face à l'administration.
L'institution, dirigée depuis juillet par Claire Hédon, ex-présidente de l'ONG ATD-Quart Monde qui a succédé à Jacques Toubon, a reçu près de 97 000 réclamations en 2020, soit 6% de moins que l'année précédente. Elles concernent majoritairement les relations avec les services publics. "La population est épuisée par cette crise, notre devoir c'est de rétablir les personnes dans leurs droits, de les aider à faire face à une bureaucratie qui est parfois kafkaïenne", explique Claire Hédon à l'AFP, pointant du doigt une "déshumanisation" des services publics et les inégalités d'accès à internet.