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COP27 : comment soigner l'éco-anxiété, ce mal planétaire ?

Le monde est à nous Isabelle Labeyrie et rédaction internationale Du lundi au vendredi à 6h53 et 8h24, le samedi et le dimanche à 6h24, 7h54 et 9h54 Comment soigner ce sentiment de fatalisme souvent douloureux qui peut nous saisir face au réchauffement climatique? Entre formation universitaire et stages de survie, les solutions existent. La University of East Anglia, à Norwich, au nord-est de Londres, a lancé vendredi dernier son tout premier cours baptisé "Mindfulness and Active Hope" (qui peut se traduire par "pleine conscience et espoir actif"). Six sessions de deux heures en partenariat avec une association spécialisée dans la santé mentale pour apprendre aux étudiants à transformer leur peur en action. >> Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir de la COP27 L'accent n'est pas mis sur les conséquences accablantes du changement climatique, mais sur la façon dont ils peuvent y remédier à leur niveau. Il s'agit de renforcer leur résilience émotionnelle, de leur donner de la perspective.  L'UEA est très en pointe sur le sujet. En 2019, déjà, elleavait lancé un appel à l'urgence climatique. Les jeunes, les premiers "éco-anxieux" Claire Pratt, la directrice associée des services aux étudiants de l'université, s'est rendue compte que l'éco-anxiété était extrêmement répandue parmi ses élèves. En cause, l'été cataclysmique que le monde a vécu : incendies, inondations, rapports du Giec, discours alarmistes des dirigeants. Mais aussi à cause du contexte local : Norwich n'est pas très loin de la côte et l'augmentation du niveau de la mer cause déjà des problèmes aux habitants du littoral. Les étudiants n'y sont pas indifférents. Toutes les études montrent d'ailleurs que les jeunes sont les plus perméables à l'éco-anxiété. Une enquête, réalisée l'an dernier sous l'égide de l'ONG Avaaz dans dix pays différents montrait que 45% des 16 - 25 ans jugaient même que ça leur gâchait la vie au quotidien. Stages de survie en forêt En version moins intello et plus musclée, il y a aussi les stages de survie ! De plus en plus tendance. Un journaliste du Guardian, version américaine, raconte son expérience d'un stage en milieu sauvage il y a quelques semaines dans une forêt de l'État de New York. Il y a rencontré une mère de famille avec ses enfants de 9 et 12 ans, une chef d'entreprise, un informaticien... Des citadins très raisonnables, à mille lieu des survivalistes obnubilés par l'effondrement de la société, mais plutôt des gens surpris d'avoir été eux-mêmes saisis par des bouffées d'angoisse face au dérèglement climatique.  Comme des jeunes le font aussi ailleurs (ici des élèves officiers de Tampa, en Floride), pendant plusieurs jours, les "stagiaires" ont donc appris à faire du feu avec des brindilles, à trouver de l'eau, à tendre des pièges, à construire des huttes. Pour être prêts, "au cas où". Tous sont venus pour se rassurer, atténuer leur stress écologique. Quatre jours avant le stage, raconte le journaliste, des pluies torrentielles dans le Mississippi ont privé 150 000 personnes d'eau potable... Le marché de l'angoisse climatique L'organisateur est un ancien cascadeur devenu consultant en survie pour la télévision explique que depuis plusieurs mois, les demandes pour ses stages explosent. L'éco-anxiété est en train de devenir un marché, et pas qu'aux Etats-Unis. En Europe aussi ces stages de survie séduisent de plus en plus, particuliers comme entreprises : on vend aussi de plus en plus de rations de nourriture, de livres ou de jeux vidéo pour apprendre à être autonome en milieu hostile. Un marché mais aussi un domaine d'étude pour les médecins et les scientifiques.... pour maîtriser sa dépression écologique rien de mieux que se rapprocher justement de la nature. Une étude américaine conduite il y a deux ans montrait que passer 10 à 20 minutes par jour dans la nature suffit à prévenir le stress et les problèmes de santé mentale.

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