Le décryptage éco. Pourquoi le paiement par téléphone mobile ne fait pas recette en France
Selon l’enquête du cabinet Statista, 90 % des Français ne voient pas l’intérêt d'approcher son téléphone du terminal de paiement pour régler une facture. Du côté de nos voisins européens, en Pologne et en Suède par exemple, un tiers des consommateurs utilisent ce système. Et la France est très loin de la Chine, où le paiement par téléphone s’est banalisé, puisqu'il représente plus de 80 % des achats de la vie quotidienne.
En France, de plus en plus de banques, comme la BNP, ou la Banque postale, ont pourtant mis au point leur propre application de paiement par téléphone, ou elles passent par des applications déjà existantes d’Apple ou de GooglePay. Mais il reste encore des problèmes techniques de compatibilité entre opérateurs téléphoniques et établissements bancaires. Par ailleurs les clients doivent configurer au préalable leur smartphone. Autant d'éléments qui expliquent ce retard français.
En France, la carte de crédit s'est imposée
Aujourd’hui, les Français règlent plus de 60 % de leurs dépenses de consommation courante avec la carte, selon le groupement des cartes bancaires. C'est deux fois plus qu’il y a 20 ans. Avec la pandémie, le paiement sans contact, c’est-à-dire poser juste sa carte bleue sur le terminal sans taper le code, est devenu une mesure barrière et s’est beaucoup développé. Et la tendance s’est encore accélérée depuis que le gouvernement a augmenté, en mai dernier, le plafond des transactions de 30 à 50 euros. Et plus de 80 % des commerçants sont équipés d’appareils adaptés au sans contact, y compris les petits commerçants, les boulangeries, les bars-tabacs, et même les vendeurs sur les marchés. Résultat : aujourd’hui, la moitié des paiements par carte se fait sans contact.
Le chèque disparaît peu à peu
Le chèque ne représente plus que 6% de nos transactions. Mais il reste incontournable pour certains paiements, comme la caution pour une location immobilière. Quant aux espèces, elles tirent bien plutôt leur épingle du jeu avec la crise, puisque le cash est une valeur refuge. Selon une enquête de la Banque centrale européenne, un tiers des personnes interrogées disent garder de l’argent liquide, des pièces et des billets, chez elles. En ce moment dans les trois-quarts des cas, c’est moins de 500 euros. Mais ça peut aller jusqu’à 10 000 euros.