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Cinquième samedi de mobilisation en France contre le passe sanitaire

Des manifestants tiennent une bannière "Vague populaire contre le pass sanitaire", lors d'une journée nationale de protestation contre la vaccination obligatoire et contre le passe sanitaire à Nantes, dans l'ouest de la France, le 14 août 2021. De Paris à Marseille et de Lille à Bordeaux, des dizaines de milliers d'opposants de tous bords au passe sanitaire ont manifesté pour le cinquième samedi d'affilée "pour la liberté de choisir", après la généralisation du dispositif dans la plupart des lieux publics. Une nouvelle mobilisation contre le passe sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions s'est tenue dans plusieurs villes françaises, samedi 14 août. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour la cinquième semaine consécutive. À Paris, les deux principaux cortèges ont battu le pavé derrière un large éventail de mots d'ordre tels que "libérons la France", "stop coronafolie" ou "reprends ton pass Macron et dégage". "Il y a une division entre ceux qui ont le passe, et donc des privilèges, et les autres", a dénoncé Béatrice Cazal, 47 ans, qui défilait dans la capitale à l'appel de l'ex-figure du Rassemblement national Florian Philippot et son mouvement des Patriotes. Dans le défilé parisien concurrent organisé par des Gilets jaunes, Yann Fontaine, un clerc de notaire de 30 ans venu de l'Indre, a vu dans le passe sanitaire "une mesure liberticide, ségrégationniste". >> À lire : Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan, les pyromanes du mouvement antivax À Lille, 2 650 manifestants, selon la préfecture, emmenés par de nombreux Gilets jaunes, ont parcouru le centre-ville. Marie, une infirmière de 36 ans du centre hospitalier de Valenciennes, est venue défendre "la vraie liberté, celle du corps et de la conscience". "Je suis totalement contre l'obligation de se vacciner, d'autant qu'on en est encore à un stade d'expérimentation", a-t-elle argué, prête à changer de travail plutôt que de se faire vacciner.  >> Vrai ou faux : les arguments des anti-vaccins Covid-19 passés au crible Entamée au cœur de l'été, cette mobilisation antigouvernementale hétéroclite n'en finit plus de grossir. Sur l'ensemble du territoire, ils étaient un peu plus de 237 000 la semaine dernière, selon le ministère de l'Intérieur, plus du double de l'ampleur des débuts du mouvement mi-juillet. Contestation qui dépasse la seule mouvance anti-vaccin ou complotiste Les manifestants accusentle gouvernement de sous-estimer la protestation anti-passe sanitaire. Le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie un décompte ville par ville, a recensé samedi dernier plus de 415 000 participants "minimum" en France. Quelque 250 000 personnes sont encore attendues dans les rues ce week-end, selon une source policière. Sans incident majeur jusque-là, la contestation attire aussi bien familles et primo-manifestants apolitiques que soignants ou pompiers en tenue et dépasse la seule mouvance anti-vaccin ou complotiste. >> À lire : Martine Wonner, ex-députée LREM devenue égérie des anti-passe sanitaire Dans le cortège parti du Vieux-Port de Marseille, où l'on apercevait de nombreux drapeaux français, Hubert Vialle, 85 ans, a bravé la chaleur pour manifester sous un chapeau de paille. "Je ne suis pas antivaccin (...) mais j'ai peur que l'ARN messager ne modifie durablement l'ADN de l'humanité", a-t-il expliqué.  "On veut savoir ce qu'on nous injecte dans le corps. Cela ne fait pas de nous des écervelés (...) Tout ce qu'on veut, c'est la liberté", a renchéri Françoise, conseillère financière de 55 ans, venue manifester à Bordeaux en famille depuis le Périgord. Depuis lundi, le passe sanitaire s'est imposé dans la plupart des lieux publics. Bars, restaurants, cinémas, transports longue distance, musées ou hôpitaux exigent ce QR code qui témoigne d'une vaccination complète contre le Covid-19, d'un test négatif ou d'un rétablissement face à la maladie. >> Passe sanitaire en France : où est-il exigé ? Face à cette généralisation du dispositif, validée par le Conseil constitutionnel, les manifestants dénoncent une entrave à leur "liberté" ou un "manque de recul" sur les vaccins. Un mouvement "dont on parle beaucoup trop", selon Olivier Véran Une frange de ce mouvement très divers, sans véritable tête, assume un antisémitisme décomplexé, pendant que certains centres de vaccination ou pharmacies sont traités de "collabos" et victimes d'actes de malveillance. Ces accusations agacent le gouvernement, confronté à une explosion meurtrière de l'épidémie en Guadeloupe et en Martinique. Depuis la Martinique reconfinée, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a fustigé jeudi un mouvement "dont on parle beaucoup trop", et qui arbore "des pancartes extrêmement bariolées et des motifs parfois extrêmement douteux, voire complètement crades." L'exécutif espère toujours convaincre les indécis pour atteindre l'objectif de 50 millions de Français ayant reçu une première injection à la fin du mois d'août, en brandissant la situation catastrophique aux Antilles comme un repoussoir. "C'est faux, c'est de la propagande", a rétorqué samedi une manifestante bordelaise, Françoise, 55 ans. La délivrance de QR codes valant passe sanitaire à la suite d'un test antigénique de dépistage du Covid-19 a par ailleurs encore connu des dysfonctionnements samedi dans les pharmacies, après une panne géante la veille. Le dialogue de sourds entre manifestants et gouvernement pourrait se poursuivre au-delà des vacances. De nombreux protestataires se sont inquiétés, samedi, d'une hypothétique obligation vaccinale des enfants pour aller à l'école. À Paris, Carole, 44 ans, s'y est résolument opposée, estimant que son fils de 17 ans "risque moins s'il attrape le Covid qu'en étant vacciné". Avec AFP

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