Chantage à Saint-Etienne : "Je ne vois pas comment ça peut tenir très longtemps" avec Gaël Perdriau à la mairie, commente un adjoint UDI
Chantage à Saint-Etienne : "Je ne vois pas comment ça peut tenir très longtemps" avec Gaël Perdriau à la mairie, commente un adjoint UDI
Lionel Boucher, adjoint UDI à la mairie de Saint-Étienne et président départemental du parti, est le seul membre de la majorité municipale à demander clairement la démission du maire Gaël Perdriau, accusé de chantage à la vidéo intime.
"Éthiquement, déontologiquement, pour que la ville soit apaisée et qu'elle retrouve un peu de sérénité, je ne vois pas comment ça peut tenir très longtemps" avec Gaël Perdriau à la mairie de Saint-Étienne, a estimé l'adjoint UDI Lionel Boucher ce mardi 27 septembre sur France Bleu Saint-Étienne-Loire, au lendemain d'un conseil municipal agité, en raison de l'affaire de chantage à la vidéo intime révélée par Médiapart.
>> "Cette histoire vise à me détruire", déclare le maire de Saint-Étienne de Gaël Perdriau lors d'un conseil municipal
Alors que les élus de gauche ont déposé un vœu au conseil municipal de Saint-Étienne lundi 26 septembre pour demander à Elisabeth Borne que le Conseil des ministres suspende Gaël Perdriau, le président de l'UDI de la Loire, lui, est le seul membre de la majorité municipale à clairement réclamer la démission du maire. Mais, selon lui, d'autres pensent comme lui mais ne parlent pas à cause d'"un système qui manie la peur et la crainte". Ces personnes "ont peur d'être démis peut-être de leurs fonctions et de subir des humiliations", affirme Lionel Boucher.
"Une victime physique, des menaces, un chantage"
"Je me souviens quand Gaël Perdriau appelait François Fillon, parce qu'il s'était fait offrir deux costumes, à quitter la scène politique. Là, on a une victime physique, on a des menaces, on a un chantage, on a une formation politique qui a été mise à l'écart pendant de nombreuses années pour uniquement servir l'ascension d'une seule personne", a-t-il ajouté.
"Beaucoup de choses se sont éclairées", depuis la révélation du chantage, a-t-il reconnu, racontant avoir "vu Gilles Artigues subir des humiliations publiques en conseil de majorité où il se faisait pourrir, donner la leçon ou alors empêcher. On a même été jusqu'à lui retirer son mandat de premier adjoint et il fallait presque qu'il dise merci".
Un manque de réaction surprenant
"On comprend mieux tout ce qu'il s'est passé durant toutes ces années. (…) [A l'UDI,] on n'a jamais nous eu peur d'aller au combat, jamais, pour nos idées et pour nos valeurs, et là il ne fallait pas qu'on y aille, il était important d'aseptiser, qu'on continue de préserver la majorité, on comprend mieux ce qu'il fallait préserver", a déploré l'élu.
L'affaire a été révélée par Médiapart le 26 août dernier. Gilles Rossary-Lenglet a affirmé aux journalistes avoir organisé un rendez-vous à Gilles Artigues avec un escort boy en 2014 pour le piéger. La vidéo de cette rencontre a permis à l'équipe municipale de Gaël Perdriau de faire pression sur son premier adjoint. Médiapart a aussi publié plusieurs enregistrements de discussions dont certains, selon le média, montrent clairement que le maire avait connaissance du chantage qui visait Gilles Artigues.
Depuis ces révélations, Gaël Perdriau et quatre autres personnes ont passés plusieurs heures en garde à vue. Le maire de Saint-Étienne a été exclu du parti Les Républicains, il s'est mis en retrait de ses fonctions à la métropole de Saint-Étienne, mais pas à la mairie.