Cauchemar au sommet : les morts atroces sur l’Everest se multiplient
On l’appelle « la zone de la mort ». Elle se trouve à plus de 8000 mètres d’altitude, sur un des plus hauts sommets du monde, le mont Everest, là où l’air se fait rare et le risque de mal d’altitude et d’hypoxémie, soit la teneur du sang en oxygène, diminue. Ce mardi 28 mai, un alpiniste indien y a été secouru mais a finalement trouvé la mort quelques temps plus tard à l’hôpital de Katmandou, au Népal.
Cet homme est l’illustration que les morts atroces dans l’Everest se multiplient. Depuis quelques années, initiés comme touristes (accompagnés par des alpinistes expérimentés) veulent s’essayer à l’ascension du plus haut sommet du monde. Tous les ans, plus de 600 alpinistes se lancent ainsi dans l’incroyable aventure. Même les influenceurs s’y mettent. En 2023, Inoxtag a ainsi promis à ses plus de 5 millions d’abonnés qu’il allait prendre le virage de cette expérience de haut risque.
De nombreuses disparition sur le « mont de la mort », à cause de conditions particulièrement extrêmes
Mais, quoique de plus en plus populaire, cette escalade de haute voltige n'en reste pas moins à risques. Rien que depuis le mois d’avril, l’ascension du mont Everest a déjà fait huit morts pourtant rodés à la montagne. On dénombre un alpiniste kényan, un alpiniste roumain, et, plus récemment, l'alpiniste indien. Le mont Everest semble vouloir défier ceux qui s’y frottent. De nombreuses disparitions en son sein sont également à déplorer. Récemment, deux alpinistes mongols ont aussi été découverts morts à sa cime à l'issu de recherches suite à leur longue et inquiétante disparition.
Il faut dire que les conditions de l'Everest sont particulièrement intenses. S’il faut se voir délivrer un permis d’ascension pour le gravir, ce sésame ne garantit pas la sécurité des grimpeurs. Ils ne peuvent pas aller à l’encontre des conditions particulièrement difficiles. Sur le plus haut sommet montagneux du monde, leur vie est menacée à chaque instant par divers facteurs.
Un ancien alpiniste témoigne : « En haut, on devient plus maladroit et plus lent »
Dans la zone de la mort, plusieurs élèments menacent la survie humaine. La raréfaction de l’oxygène provoque non seulement des difficultés à respirer, mais peut également pousser à faire de mauvais choix. Sous l’effet du stress, le cerveau prend de mauvaises décisions. Plusieurs alpinistes ont témoigné de leur expérience. Ed Hillar, explorateur néo-zélandais, avait ainsi déclaré qu’en haut, on « devenait plus maladroit et lent ».
Un séjour prolongé à plus de 8000 mètres d’altitude peut faire perdre ses fonctions vitales et entraîner une détérioration des organes corporels. Au-dessus de 5000 mètres d’altitude, aucun corps humain ne peut vraiment s’acclimater. Il est par exemple très difficile de trouver le sommeil ou de digérer correctement des aliments. À cause de la pression atmosphèrique, des cas d’œdème pulmonaire ou cérébraux peuvent également être constatés. Si les alpinistes utilisent des bouteilles d’oxygène supplémentaires, nombre d’entre eux n’arrivent, malgré tout, pas à déjouer la mort qui rôde au sommet.