TEMOIGNAGE. "Je suis la plus jeune Française à avoir gravi l'Everest"
A 27 ans, Hélène s'est attaquée au plus haut sommet de l'Himalaya, réalisant l'un de ses rêves. Elle fait désormais partie du prestigieux groupe des douze Françaises à avoir réalisé cet exploit.
"En haut, c'est époustouflant. On ne réalise pas ce qu'on a accompli. C'est seulement après les deux jours de redescente, les plus dangereux, que l'on revit ce fabuleux moment", se remémore l'anesthésiste-réanimatrice de 27 ans. Concentration, adresse, sérénité... Il lui en a fallu pour gravir l'Everest, dernier sommet d'une longue liste. Car cette Dijonnaise, née en Angleterre, fréquente les sommets depuis sa plus tendre enfance.
"Mes vacances, je les passais en Savoie, région natale de ma mère, et nous grimpions un glacier chaque année." Avant de s'attaquer à l'Himalaya, Hélène avait réalisé de belles performances sportives : le mont Blanc, en 2013, à 19 ans ; le marathon de Paris l'année suivante ; le pic Lénine (7134 m sans bouteille à oxygène au Kirghizistan en 2018) ou l'Ironman de Nice (un parcours de 226 km mêlant natation, vélo et course à pied). "Le sport est essentiel et participe à mon équilibre. En réanimation, j'ai des semaines de 60 heures, et j'ai été confrontée à des situations dramatiques durant le Covid, donc c'est important de pouvoir se ressourcer."
"Je ne vibre jamais autant que lorsque je suis au-dessus des nuages"
"J'apprécie l'alpinisme parce que je ne vibre jamais autant que lorsque je suis au-dessus des nuages ! Je ressens à la fois une force énorme devant un paysage sublime et une humilité face à l'immensité de la nature." Dotée d'une bonne condition physique, Hélène a dû toutefois se préparer durant six semaines avant le départ. "Dès que je pouvais, je faisais de l'endurance, des dénivelés, du vélo dès que je pouvais."
Elle démarchais aussi des sponsors, nécessaires au financement de son projet. "C'était la phase la plus longue, j'ai mis un an à réunir une partie du budget. Pour le reste, j'ai fait beaucoup de gardes en Angleterre." Le 3 mai dernier, au départ du camp de base, déjà situé à 5400 m d'altitude, elle entame l'ascension du toit du monde. Entourée d'une équipe de dix-sept personnes composée de guides, d'alpinistes et d'une équipe de télévision, elle progresse de façon constante, sans complication.
"A 8849 m, on est vraiment très haut, on domine tout, c'est impressionnant"
Parvenue au camp 2, à 6400 m, l'équipe doit s'arrêter cinq jours en raison de mauvaises conditions météorologiques. "J'en ai profité pour lire Les Misérables, une œuvre de John Steinbeck et deux biographies. Pour une fois, j'avais du temps", s'accommode Hélène. Puis, elle reprend l'ascension, "un pas après l'autre", "concentrée" et parvient au sommet le mardi 11 mai, à 10 h 30, après treize heures trente de marche pour la dernière phase.
Une prouesse récompensée par un panorama à couper le souffle. "A 8 849 m, on est vraiment très haut, on domine tout, c'est impressionnant. J'étais épuisée, mais je réalisais mon rêve." Non contente d'être parvenue au sommet, la jeune interne a reversé une partie des fonds récoltés grâce à ses sponsors à une unité de recherche médicale de l'Inserm travaillant àl'élaboration d'un traitement contre le virus de l'hépatite B. Une belle démonstration d'humanité pour celle dont le prochain défi est de terminer ses cinq dernières années d'étude !
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