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Économie et marchés

Boeing envoie sa capsule spatiale Starliner vers l'ISS

La capsule spatiale de Boeing, baptisée Starliner, s'est envolée, jeudi, pour rejoindre la Station spatiale internationale. Un vol inhabité, destiné à réparer l'échec de 2019, lorsque ce même vol avait frôlé la catastrophe. Après des années de retard et d'échecs, la capsule spatiale de Boeing, Starliner, a décollé, jeudi 19 mai, depuis la Floride pour un vol d'essai à vide en direction de la Station spatiale internationale, dans l'espoir d'enfin devenir la deuxième entreprise à servir à l'avenir de "taxi" pour les astronautes de la Nasa, après SpaceX. Le lancement a eu lieu depuis Cap Canaveral à 18 h 54, heure locale. Starliner était propulsée par une fusée Atlas V de United Launch Alliance (ULA), et doit s'amarrer à la Station spatiale (ISS) environ 24 h plus tard. Ce test sans passagers à bord, qui doit prouver que la capsule est sûre pour ensuite transporter des humains, avait déjà été tenté en 2019. Mais il avait alors frôlé la catastrophe, et le vaisseau avait dû revenir sur Terre prématurément sans avoir atteint l'ISS. Puis en août 2021, un nouvel essai avait dû être annulé au tout dernier moment, avant même le lancement, à cause d'un problème de valves détecté lors des ultimes vérifications. Pendant ce temps-là, SpaceX, pourtant nouvelle venue dans l'industrie aérospatiale par rapport à Boeing, a de son côté réussi ses propres tests, et commencé à transporter les astronautes de la Nasa lors de missions régulières. En tout, l'entreprise du milliardaire Elon Musk a déjà acheminé 18 astronautes avec sa propre capsule, Dragon, ainsi que quatre passagers privés lors d'une mission de tourisme spatial.  Du ravitaillement pour la station spatiale Mais la Nasa souhaite diversifier ses options, afin de ne plus jamais risquer de se retrouver sans moyens de transport américain, comme après l'arrêt des navettes spatiales en 2011. Jusqu'à SpaceX, l'agence américaine en était en effet réduite à payer pour des places dans les fusées russes Soyouz. Le lancement de jeudi est "une étape cruciale pour nous" vers "deux véhicules transportant régulièrement des équipages", avait rappelé Dana Weigel, directrice adjointe du programme de l'ISS à la Nasa. Un contrat à prix fixe a été passé avec SpaceX tout comme avec Boeing. Jeudi, seul un mannequin nommé Rosie était assis dans le siège du commandant. Il est équipé d'une quinzaine de capteurs, destinés à récolter des informations sur les mouvements de la structure. Starliner emporte également environ 230 kg de ravitaillement pour la station, qui tourne en orbite à environ 400 kilomètres d'altitude. Un premier vol habité avant la fin de l'année ? L'approche de l'ISS vendredi, vers 23 h, sera suivie de près par les astronautes à bord de la Station. Ils commanderont d'abord à la capsule de se stabiliser à environ 250 mètres de distance, avant de procéder à la délicate manœuvre de contact. L'écoutille de la capsule ne sera ouverte que le lendemain, samedi. Starliner doit rester amarrée à l'ISS durant environ cinq jours, avant de redescendre vers la Terre pour atterrir dans le désert de l'État américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands.  L'enjeu est grand pour Boeing, qui espère pouvoir réaliser un premier vol habité d'ici la fin de l'année. Cette deuxième mission de démonstration sera indispensable pour enfin obtenir l'homologation de la Nasa. Mais le calendrier exact dépendra des performances de la capsule cette semaine - qui devront du même coup redorer un peu l'image de Boeing, pour le moins écornée par ces déboires à répétition.

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