AUTOPSIES DE STARS. Robin Williams, cette expertise qui a dévoilé la véritable raison de son suicide
L'acteur Robin Williams, dépressif, s'est suicidé à l'âge de 63 ans chez lui dans la nuit du 10 au 11 août 2014. Son autopsie a cependant dévoilé qu'il souffrait d'une maladie plus grave encore que la dépression...
La nouvelle a été un choc et presque 8 ans plus tard, la mort de Robin Williams reste difficile à réaliser pour les millions de fans qu'il avait à travers le monde. Que ce soit sur le petit écran ou dans des films cultes dès leur sortie, Robin Williams a marqué l'histoire du cinéma à tout jamais. Bien que sa dépression, dont il souffrait depuis de nombreuses années, ait été connue du grand public, une autre maladie rongeait l'acteur et pourrait avoir été la véritable raison derrière son suicide.
Chronologie d'une descente aux enfers
Robin Williams est un enfant discret, qui commence à s'épanouir sur les planches lorsqu'il participe à la troupe de théâtre de son école. Après quelques explorations professionnelles, il passe par Julliard à New York pour devenir le célèbre acteur qu'on connaît tous. Dans les années 80, Robin Williams arrive au cinéma après avoir conquis le monde de la télévision et son rôle dans Good Morning Vietnam lui vaut un Golden Globe tandis que celui dans Good Will Hunting lui fait gagner un Oscar. Pourtant alors même qu'il est au sommet de sa gloire, commence à s'installer une maladie insidieuse. Robin Williams, la trentaine, acteur mondialement reconnu, souffre de dépression. Il se tourne rapidement vers l'alcool et la drogue, omniprésentes dans le milieu, pour oublier son mal-être. En 1983 cependant, la naissance de son fils le motive à arrêter la drogue et l'alcool, qu'il ne touchera pas pendant 20 ans.
Lors d'un tournage en Alaska en 2003, Robin Williams replonge et enchaîne ensuite les séjours en centres de désintoxication pour essayer de se sevrer. La dépression, elle, le suivra tout au long de sa vie jusqu'à son suicide, dans la nuit du 10 au 11 août 2014. Quelques jours seulement après être rentré d'un centre spécialisé sur Minnesota, Robin Williams est vu au vernissage d'une galerie en Californie le 9 août 2014, avec sa troisième femme, Susan Schneider Williams. C'est la dernière fois qu'il sera pris en photo en public. Le lendemain, 10 août 2014, selon le documentaire Hollywood Autopsy, sa femme Susan le voit mettre plusieurs de ses montres dans une chaussette, puis partir en voiture pour aller chez un ami à qui il aurait demandé de prendre soin de ces montres. Cette précaution étrange est décrite par sa femme comme un "exemple typique de la paranoïa grandissante" dont Robin Williams souffrait. Sa santé, mentale et physique, se dégrade et l'acteur collectionne les médicaments, notamment un traitement prescrit pour la maladie de Parkinson, qui lui a été diagnostiquée en mai 2014.
La nuit du suicide
Le 10 août 2014, Robin Williams et sa femme Susan se préparent à dormir aux alentours de 22 heures. L'acteur, souffrant d'insomnies, ne dort pas avec sa femme. Il va chercher sa tablette dans la chambre à 22h30 et repart dans la chambre de son beau-fils, dans laquelle il dort. Le 11 août au matin, son corps est découvert sans vie, pendu avec une ceinture fixée à la porte d'un placard. Le rapport d'autopsie décrit des entailles faites sur son poignet qui, si elles n'ont pas causé la mort, sont pour le médecin légiste Richard Sheperd des coupures d'hésitation, qui marquent les débuts d'une véritable tentative de suicide. Toujours selon lui, Robin Williams serait mort entre trois et cinq minutes après la suspension de son corps dans le vide, uniquement retenu par la ceinture autour de son cou.
La cause de la mort, le suicide, est claire et sans équivoque. Pourtant les raisons qui ont poussé Robin Williams à se tuer restent floues. Le docteur Richard Shepherd souligne que, d'une part, la dépression ne pousse pas systématiquement au suicide et que, d'autre part, Robin Williams souffrait de nombreux maux qui auraient expliqué son geste. Le problème principal étant que son diagnostic de Parkinson ait en réalité été une erreur qui aurait empêché les médecins de reconnaître la véritable maladie qui le rongeait depuis des années.
Les révélations de l'autopsie de Robin Williams
L'autopsie de l'acteur a dévoilé qu'il souffrait de la maladie à corps de Lewy. Si cette dernière partage des caractéristiques avec les maladies de Parkinson et d'Alzheimer, il s'agit cependant d'un autre mal qui, dans le cas de Robin Williams, était d'une rare sévérité. L'analyse de son cerveau après sa mort a montré une prolifération des corps de Lewy dans tout son cerveau, ce qui signifie que l'acteur, en plus d'être dépressif, était atteint d'une grave démence non diagnostiquée. La dégénérescence chronique et régulière des fonctions cérébrales entraînée par la maladie est ce qui aurait réellement poussé Robin Williams à se suicider : il perdait la tête et en avait tout à fait conscience.
La dernière femme de Robin Williams, Susan Schneider Williams, a publié un essai à ce sujet en 2016 dans la revue scientifique Neurology. Elle y explique notamment les symptômes de la maladie à corps de Lewy (MCL), ou démence à corps de Lewy (DCL) dont elle a été témoin au fil des mois, tandis que la santé mentale déjà fragile de son mari se détériorait. Bien que la maladie touche presque 1,5 million de personnes aux Etats-Unis, le cas de Robin Williams était "extrême" explique Susan Schneider Williams. Et de préciser : "Les quatre médecins que j'ai vus après sa mort et qui ont pu consulter son dossier médical ont confirmé qu'il souffrait d'une des formes les plus graves de la maladie qu'ils aient jamais vue. Il souffrait d'une perte d'environ 40% de neurones dopaminergiques, les neurones qui produisent de la dopamine, communément appelée "hormone du bonheur", et presque l'intégralité de ses neurones était touchée par les corps de Lewy".
Paranoïa extrême, problèmes de mémoire, pics d'angoisse et d'anxiété, insomnie, bouffées délirantes... "Robin se battait contre différents symptômes qui ne semblaient pas reliés les uns aux autres" explique Susan Schneider. "Il n'arrêtait pas de me répéter qu'il voulait juste redémarrer son cerveau. Il perdait la tête et il s'en rendait compte. Pouvez-vous imaginer la douleur que ça lui faisait de se sentir disparaître ? Sans même savoir à cause de quoi ?". Après avoir passé des années à lutter et à cacher sa souffrance, la partie immergée de cet immense iceberg invisible aux yeux du reste du monde a fini par l'entraîner vers le fond.
Loading widget
Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités