AUTOPSIES DE STARS. Coco Chanel, les derniers mots décevants d'une icône de la mode
Le 10 janvier 1971 a marqué la mort de Gabrielle Chanel, plus connue sous le nom de Coco Chanel, et dont les derniers mots se sont révélés d'une banalité effarante.
Elle a eu une personnalité hors du commun et un parcours toujours polémique plus de 50 ans après sa mort. Coco Chanel, illustre créatrice de mode, aura pourtant été beaucoup moins inspirée au moment de sa mort qu'au cours de sa carrière, avec des ultimes paroles aussi tragiques que banales. C'est un dimanche que Gabrielle Chanel, renommée Coco Chanel après son interprétation de "Qui qu'a vu Coco dans le Trocadéro" dans un café, est morte dans son lit, à l'Hôtel Ritz à Paris, aux alentours de 21 heures. Elle avait 87 ans. Acharnée du travail, Coco Chanel était encore, quelques jours avant sa mort, en train de préparer la collection printemps-été de l'année 1971, qu'elle devait présenter. Pourtant la fatigue lui pesait déjà depuis un moment puisque la veille de sa mort elle s'était sentie mal et avait dû se coucher tôt pour se remettre.
Le 10 janvier 1971 cependant, après s'être allongée sur son lit après une promenade et souffrant d'une douleur à la poitrine, elle a senti la mort venir. Selon Le Monde, elle aurait commencé par s'adresser à sa femme de chambre en exprimant son mal-être : "J'étouffe, Jeanne". Elle lui aurait ensuite dit, entre deux mouvements de panique et se sentant partir, "C'est comme cela que l'on meurt" avant de rendre son dernier souffle. Une mort sans fioritures décrite de façon très pragmatique, à l'image de la victime, mais qui a pourtant provoqué un émoi international dans le monde de la mode - mais pas seulement.
Une vie entre élégance et collaboration
Il faut dire que la vie de Coco Chanel a été bien remplie, de son enfance dans un milieu modeste à sa réussite fulgurante dans l'industrie de la mode. Celle qui a commencé sa carrière en tant que chapelière est en effet parvenue à diversifier sa marque et à proposer une collection de vêtements, de bijoux, de sacs à main ou encore de parfums qui, toujours aujourd'hui, font rêver le monde entier. Mais derrière une créatrice de mode de génie à l'origine de la célèbre petite robe noire se cachait aussi une femme intransigeante, déterminée et ayant définitivement choisi le mauvais côté de l'Histoire pendant que l'Europe se déchirait lors de la Seconde guerre mondiale.
Après avoir fermé sa maison de couture à l'annonce de la guerre, renvoyant ainsi 4 000 ouvrières qui s'étaient opposées à elle en 1936 pour demander de meilleures conditions de travail, Coco Chanel continue tranquillement sa vie installée au Ritz. "Le Ritz, c'est ma maison" avait-elle ainsi dit après y avoir loué, en 1937, une suite de 188 m² au deuxième étage, avec une vue sur la place Vendôme. En 1940, le Ritz est réquisitionné sous l'occupation allemande pour devenir le quartier général de la Luftwaffe, mais cela ne pose aucun problème à la couturière qui, en plus d'y garder une suite, y vit avec le baron Hans Gunther von Dincklage. L'homme aurait non seulement appartenu aux renseignement militaire allemand, il sera plus tard soupçonné d'avoir recruté son amante pour devenir une espionne pour le compte des allemands.
Un passé sombre, aussi sombre que le "noir indémodable" que Coco Chanel aimait tant, mais qui se retrouve souvent mis de côté au profit des créations de cette personnalité complexe. Pourtant difficile d'ignorer que celle à qui on doit le fameux parfum n°5 a trempé dans la collaboration et l'antisémitisme en plus d'être une anti-féministe notoire. Des valeurs rétrogrades bien loin de l'élégance et de la modernité de ses tenues.