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Au sixième jour après la mort de Nahel, une accalmie se dessine en France

Le fil du 2 juillet Alors que les émeutes continuent d'agiter le pays après la mort du jeune Nahel, 45 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour la troisième journée consécutive, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Le président Emmanuel Macron recevra les présidents du Parlement ainsi que les "plus de 220 maires des communes victimes d'exactions". Retrouvez l'essentiel de la journée du 2 juillet 2023. La police procède à des interpellations sur les Champs-Élysées à Paris, dimanche 2 juillet 2023. Cette page n'est plus actualisée. Notre couverture des événements liés à la mort de Nahel continue ici. À 1 h 30, les forces de l'ordre avaient procédé à 78 interpellations sur le territoire national, selon le ministère de l'Intérieur, et aucun incident majeur n'était signalé. À Paris et dans sa proche banlieue, 20 personnes avaient été interpellées à 1 h 00, d'après la préfecture de police. À 23 h 30, les forces de l'ordre avaient procédé à 49 interpellations sur tout le territoire national, selon le ministère de l'Intérieur. Le président de la République Emmanuel Macron recevra lundi 3 juillet la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et celui du Sénat Gérard Larcher, et mardi 4 juillet les maires des "plus de 220 communes victimes d'exactions", a annoncé dimanche un participant à l'issue d'une réunion autour du chef de l'État.  "Le président a aussi demandé à la Première ministre Elisabeth Borne de recevoir les présidents de groupes politiques au Parlement" lundi, a-t-on ajouté de même source. Emmanuel Macron "souhaite débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements", a-t-elle souligné.  Un dispositif destiné "sans ambiguïté" à provoquer un feu a été retrouvé ce matin au domicile du maire de Charly, une petite ville du Rhône au sud de Lyon, ont indiqué dimanche ses services.  "Heureusement, aucune victime n'est à déplorer", indique la municipalité dans un communiqué, précisant que la brigade de gendarmerie d'Irigny est intervenue, qu'une plainte a été déposée et le procureur de la République informé. "C'est un choc", a réagi l'élu, Olivier Araujo, sur France 3, ajoutant qu'il "ne baisse pas les bras". "Le seul principe qui vaille" face aux violences actuelles, "c'est celui de l'unité nationale", a estimé l'ex-président français François Hollande, appelant au rétablissement de "l'ordre républicain". "Unité nationale pour soutenir la famille du jeune Nahel, unité nationale pour la justice, et soutien aux forces de l'ordre et aux autorités publiques", a ajouté le prédécesseur d'Emmanuel Macron. "Il est très important de remettre de l'autorité et de l'ordre", a-t-il insisté après cinq nuits d'émeutes, soulignant qu'"aucune cause sociale ne justifie le recours à la violence". Certains plaident "la tentation" ou l'"effet de groupe": une trentaine de jeunes, principalement des hommes de moins de 30 ans au casier judiciaire souvent vierge, ont été jugés en comparution immédiate à Grenoble pour leur participation aux émeutes. La plupart étaient jugés pour des faits de "tentatives de vol en réunion" et "vol en réunion" après avoir été interpellés lors des scènes de pillages qui ont défiguré le centre-ville de Grenoble dans la nuit de vendredi à samedi, donnant lieu à 53 gardes à vue. Certains prévenus ont été condamnés à des peines de prison, moins sévères que celles requises. Les peines de prison, ferme ou avec sursis, allaient de trois à six mois.  Jean-Luc Mélenchon a exprimé son "désaveu absolu" après l'attaque à la voiture-bélier de la maison du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). "Je me fais un devoir d'exprimer ma solidarité humaine la plus totale et politiquement mon désaveu absolu de ce genre de méthode", a déclaré sur LCI le leader des Insoumis. Mais "tout le monde est responsable d'une situation qui est d'abord une maltraitance sociale géante dans certains quartiers de notre pays, et une maltraitance policière systématique à l'égard de certaines populations", a répété Jean-Luc Mélenchon, pour qui les policiers "sont responsables d'une partie de la situation". Gérald Darmanin a annoncé la reconduction du dispositif de maintien de l'ordre dimanche soir, avec, pour la troisième nuit consécutive, 45 000 policiers et gendarmes mobilisés pour faire face aux émeutiers qui agitent le pays. Le ministre de l'Intérieur a donné des "consignes de fermeté" et a demandé "comme précédemment que des interpellations soient menées, dès que possible", a précisé son entourage. Les violences urbaines en France ont déclenché des annulations de réservations de séjours de la part des clients étrangers, notamment américains, une clientèle pourtant cruciale pour Paris et la France, a déploré le patron de l'office de tourisme de Paris, Jean-François Rial. Et si ces émeutes perdurent, ce ne sera pas bon pour l'image de la France à un an des Jeux olympiques, s'inquiète celui qui est aussi PDG du groupe Voyageurs du Monde. Olaf Scholz s'est dit "préoccupé" par la poursuite des émeutes urbaines en France, qui ont conduit à l'annulation de la visite d'État d'Emmanuel Macron prévue en Allemagne. "Nous observons bien sûr avec préoccupation" ce qui se déroule en France, "et j'espère beaucoup, je suis totalement persuadé, que le chef de l'État français trouvera les moyens de faire en sorte que la situation s'améliore rapidement", a déclaré le chancelier allemand dans un entretien à la chaîne de télévision publique ARD. "Arrêtez, ne cassez pas" : la grand-mère de Nahel a lancé un appel au calme sur BFM-TV après une cinquième nuit consécutive d'émeutes, après la mort de son petit-fils de 17 ans. "Les gens qui sont en train de casser, je leur dis : arrêtez. Qu'ils ne cassent pas les vitrines, qu'ils ne cassent pas les écoles, pas les bus. Arrêtez, c'est des mamans qui prennent les bus, c'est des mamans qui marchent dehors", a exhorté Nadia, la grand-mère de Nahel. Maires et citoyens sont invités demain à se rassembler sur le parvis de toutes les mairies de France à midi après l'attaque à la voiture-bélier du domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), a annoncé le président de l'Association des maires de France (AMF). "L'AMF a décidé d'appeler les élus et la population à se mobiliser, nous on ne baisse pas les bras (...) et à ce titre demain à 12 h 00 nous avons décidé avec (...) tous les maires de France d'appeler à un rassemblement sur les parvis des mairies, nous ferons sonner les sirènes (...) et nous continuons notre travail au quotidien pour que l'ordre revienne", a déclaré David Lisnard sur TF1.  Une enquête pénale en flagrance a été ouverte après une tentative d'incendie dans la nuit de samedi à dimanche au domicile du maire de La Riche, commune de 11 000 habitants de la métropole de Tours, a annoncé le parquet.  "Les faits sont qualifiables de dégradation par moyen incendiaire et violation de domicile", a indiqué dimanche à l'AFP la procureure de la République de Tours Catherine Sorita-Minard, précisant que dix ans de réclusion étaient encourus.  Vers 1 h 30 du matin, selon une responsable de la mairie qui ne veut pas divulguer son nom en raison de menaces des émeutiers, "sont rentrés dans le jardin du maire pour commencer à mettre le feu" à son véhicule.  La Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se rendent à L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) après l'attaque à la voiture-bélier au domicile du maire de la ville, a indiqué Matignon.  Pour ce déplacement à la mi-journée, la cheffe du gouvernement est également accompagnée par Christophe Béchu, ministre de la Cohésion des territoires, et Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales. Le président Emmanuel Macron fera un "point de situation" ce soir avec plusieurs membres du gouvernement sur les violences après la mort de Nahel, qui ont eu lieu une nouvelle fois en France dans la nuit de samedi à dimanche, pour la cinquième soirée consécutive. Une réunion se tiendra à 19 h 30 au Palais de l'Élysée en présence de la Première ministre Élisabeth Borne, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, précise la présidence. Sept personnes ont été arrêtées après avoir cassé plusieurs vitrines de magasins de la ville de Lausanne en Suisse, en "écho" aux émeutes qui se déroulent en France. Les agents ont dispersé des adolescents qui leur ont lancé des pavés et un cocktail Molotov, a indiqué la police. Les forces de l'ordre ont arrêté six personnes âgées de 15 à 17 ans – trois filles et trois garçons, de nationalité portugaise, somalienne, bosniaque, suisse, géorgienne et serbe – et un Suisse de 24 ans. Aucun policier n'a été blessé. Plus de 100 personnes se sont par ailleurs rassemblées dans le centre-ville de Lausanne, en Suisse romande, samedi soir, répondant à plusieurs appels sur les réseaux sociaux liés aux violences qui ont secoué la France. Le centre de Marseille a été le théâtre de nouvelles violences la nuit dernière, donnant lieu à des scènes de pillages et de confrontations entre les émeutiers et la police, que Cole Stangler, correspondant France 24 à Marseille, a pu observer depuis son balcon.  Le ministère de l'Intérieur a fait état d'un nouveau bilan des arrestations, qui porte à 719 le nombre de personnes interpellées dans la nuit de samedi à dimanche. Le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a été attaqué à la voiture-bélier dans la nuit de samedi à dimanche, alors que la famille de l'élu était présente, a-t-on appris auprès de la préfecture et de l'édile. Vers 1 h 30, alors que le maire LR Vincent Jeanbrun se trouvait à l'Hôtel de ville de L'Haÿ-les-Roses, des émeutiers "ont lancé une voiture-bélier sur (son) domicile avant d'y mettre le feu", a-t-il indiqué dans un communiqué publié sur Twitter. Son épouse et l'un de ses deux jeunes enfants "ont été blessés", a-t-il ajouté, dénonçant "une tentative d'assassinat d'une lâcheté inqualifiable". Une enquête a été ouverte pour assassinat. Plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs en leur recommandant de ne pas se rendre dans les zones touchées par les violences. Le consulat de Chine à Marseille a aussi invité les citoyens chinois à "être vigilants et à faire preuve de prudence" après que les médias d'État ont rapporté qu'un bus transportant des touristes chinois, à Marseille, avait été la cible de jets de pierres jeudi. À 3 h 30 du matin, le ministère de l'Intérieur n'avait pas recensé d'incidents majeurs et faisait état de 486 interpellations dans tout le pays avant d'avancer le chiffre de 427 précédemment, notamment pour port d'objets susceptibles de servir d'armes ou de projectiles. "Nuit plus calme grâce à l'action résolue des forces de l'ordre", s'est réjoui Gérald Darmanin en publiant ces chiffres sur son compte Twitter. La vague des violences déclenchée par la mort du jeune Nahel dans de nombreuses villes de France a marqué le pas dans la nuit de samedi à dimanche, quelques heures après l'enterrement du jeune homme à l'abri des caméras. Pour la deuxième nuit consécutive, le ministre avait reconduit un dispositif de 45 000 policiers et gendarmes, dont 7 000 à Paris et en proche banlieue, et des renforts conséquents à Marseille et Lyon, les principales agglomérations touchées la veille par les heurts, destructions ou pillages. Peu d'incidents ont été signalés dans ces deux villes. Avec AFP et Reuters

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