news-details
Sports

Au Pays basque, Bilbao et Pello Bilbao sont prêts pour le Tour de France

REPORTAGE De notre envoyé spécial à Bilbao – La 110e édition du Tour de France s'élance samedi de la ville de Bilbao, au Pays basque espagnol. Dans ce pays de fous de vélo, la passion est au rendez-vous et émeut particulièrement Pello Bilbao, local de ce Grand départ. Avec les locaux Mikel Landa et Pello Bilbao, la Bahrein Victorious peut être de sa popularité au Pays basque. C'est tout simplement une première dans l'histoire du Tour. Un coureur porte le nom de la ville-départ. Une étrangeté quasi anecdotique qui fait pourtant sourire l'intéressé en interview, Pello Bilbao de la Bahrein-Merida, à l'approche du coup d'envoi de la 110e édition du Tour de France, samedi 1er juillet "Ça fait partie des détails qui résument la magie de l'évènement", note-il dans Vélo Magazine. Et en choisissant pour la deuxième fois de son histoire la province espagnole pour son Grand départ, l'organisation du Tour savait que la magie serait au rendez-vous. Depuis ce grand départ de San Sebastian en 1992, le territoire féru de vélo fait acte de candidature chaque année. C'est un public de passionnés, "le maillot jaune des spectateurs", selon le directeur du Tour Christian Prudhomme. L'héritage d'Euskaltel-Euskadi loin d'être oublié Bilbao s'est parée des couleurs du Tour. Bancs publics, bacs à fleurs, façades, ascenseurs, lampadaires et même le funiculaire qui mène à Artxanda, sur les hauteurs, sont ornés de jaune et de pois rouges. Des fresques à la gloire du cyclisme décorent magasins et stations de métro. Les Basques et les touristes ont aussi sorti leur vélo pour se balader et flâner en attendant le top départ de la Grande Boucle. Une marée orange aux couleurs basques d'Euskaltel-Euskadi, l'équipe cycliste locale mythique qui a sévi dans le peloton professionnel entre 1994 et 2013, a accueilli les coureurs lors de la présentation des équipes sur le parvis du musée Guggenheim, n'hésitant pas un instant à braver la pluie. Un accueil de rockstars a été réservé aux sept coureurs basques qui prendront le départ de cette édition 2023. Pello Bilbao a d'ailleurs été ému aux larmes devant cet accueil et a adressé à la foule quelques mots en basque. "Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi le cyclisme est si important pour les Basques... C'était déjà le cas même avant que je sois né ! On a toujours eu une grande culture vélo, surtout en compétition. J'imagine que le fait qu'on soit une petite région doit jouer", a tenté d'expliquer le 9e de la Grande Boucle 2021 et ancien d'Euskaltel-Euskadi, en conférence de presse. "Les villes sont proches les unes des autres, donc le vélo est un bon moyen de circuler pour nous tous, et certains deviennent coureurs." Un tracé qui passe à deux reprises à Guernica La première étape risque d'être un grand moment d'émotion pour Pello Bilbao. Lors de cette boucle Bilbao-Bilbao, le tracé passe à deux reprises par son village natal de Guernica, ville martyre immortalisée par Picasso. "Je connais les routes de cette étape les yeux fermés", a-t-il affirmé dans Vélo magazine. "Peu de coureurs, surtout hors de France, ont cette chance que la plus grande course au monde aille dans leur ville natale et sur leurs routes d'entraînements", savoure-t-il. La longue et riche histoire du Pays basque avec le Tour de France a commencé très fort, en 1910, avec le légendaire Vincente Blanco, surnommé "El Cojo" (Le Boiteux) après deux accidents de chantier qui lui avaient laissé d'importantes blessures aux pieds. Alors double champion d'Espagne, il s'était rendu au départ à Paris... à vélo. Soit un périple d'environ 1 000 km en partant de Bilbao. Il avait terminé la première étape mais hors délais, faute de nourriture. La folie se traduira également sur les routes. Rares sont les évènements cyclistes sans qu'un supporter orange et l’ikurriña (le drapeau basque) ne montrent le bout de leur nez. Alors à domicile, la ferveur devrait atteindre des sommets aussi hauts que les Pyrénées voisins.

You can share this post!