"Au lieu de courir derrière le feu, il faut qu’on le précède" : au cœur des abattages préventifs pour lutter contre les incendies en Gironde
"Au lieu de courir derrière le feu, il faut qu’on le précède" : au cœur des abattages préventifs pour lutter contre les incendies en Gironde
Le feu a encore progressé en Gironde, depuis mardi près de 7400 hectares sont partis en fumée. Pour aider les pompiers, des abattages préventifs d’arbres, destinés à freiner l’avancée des flammes, sont parfois effectués.
Prisonniers des puissantes mâchoires de fer, les jeunes pins de cinq à six mètres de haut sont arrachés sans difficultés par la machine d’abattage. L’engin défriche trois à quatre hectares par jour. Aux commandes de la machine, Bruno arrache chaque heure une centaine d’arbres. "Ce sont des pins qui ont 5, 6 ans, qui sont très légers, par rapport à la puissance de la machine. Il faut le faire assez vite parce que ça fait un mois que le feu tourne, et tout le monde en a marre."
Jeudi, le feu a poursuivi son avancée en Gironde, ravageant 600 hectares supplémentaires ce qui porte le total de forêt détruite à 7 400 hectares, depuis mardi. Alors que près de 1 200 pompiers participent à la lutte contre les flammes, Bruno et les abatteurs sont d'une aide précieuse.
La crainte des feux de saute
Ici en quelques heures, une bande déboisée apparaît le long des 5 km de la piste forestière, sur 40 m de large, il n’y a plus un seul arbre. Cet abattage permet de créer un barrage contre le feu et de protéger le village voisin assure Bruno Lafon, il préside dans la région la DFCI, l’association de défense des forêts contre les incendies. "On prive le feu du combustible, si le feu arrive là, il faut absolument qu’il ne passe pas. On a plus ou moins réussi, il y a un ou deux endroits notamment mardi soir où le feu était à 6 km/h avec des rafales de 60, 70 km/h et où il a réussi à passer.
Ce sont les résineux, les espèces les plus inflammables qui sont abattues en priorité, mais sans avoir l’assurance que ces zones pare-feu seront efficaces, explique Nicolas qui participe au débroussaillage. "C’est pas une garantie certes, parce qu’on peut avoir des feu de saute, ce sont des cendres qui sont encore embrasées qui peuvent sauter une piste, la zone qui est déboisée, et créer un incendie juste derrière nous."
Sur les 20 000 hectares ravagés par les incendies depuis le début de l’été en Gironde, seul 1% a été détruit par la main de l’homme à titre préventif.