Agression de Kheira Hamraoui : un juge d’instruction saisi, Éric Abidal cité dans la procédure
Le nom d'Éric Abidal est apparu dans le dossier autour de l'agression de la footballeuse Kheira Hamraoui. Ici, le 5 juillet 2019.
L'enquête sur l'agression de la joueuse du Paris-Saint-Germain Kheira Hamraoui, victime d'un violent guet-apens dans la soirée du 4 novembre, a été confiée lundi à un juge d'instruction dans ce dossier encore flou où est apparu le nom de l'ex-international Eric Abidal.
Plusieurs pistes envisagées dans le dossier Kheira Hamraoui. L'enquête sur l'agression de la joueuse du Paris-Saint-Germain a été confiée lundi 15 novembre à un juge d'instruction, alors que le nom de l'ex-international Éric Abidal est apparu dans la procédure. Kheira Hamraoui a été victime d'un violent guet-apens dans la soirée du 4 novembre, dont sa coéquipière Aminata Diallo a été témoin.
Contacté par l'AFP, le parquet de Versailles a indiqué lundi que l'ancien joueur "pourrait être prochainement entendu", soulignant que cet acte d'enquête relevait des compétences du juge d'instruction.
"Si Éric Abidal est convoqué dans le cadre de l'enquête, bien évidemment il se présentera pour répondre à toutes les questions qu'on lui posera", a réagi auprès de l'AFP l'avocat du vice-champion du monde, Olivier Martin.
Son client conteste toutefois "avec la plus grande fermeté" toute implication dans l'agression, a insisté Me Martin.
Le nom d'Éric Abidal est apparu dans la procédure après que les enquêteurs ont établi un lien matériel avec Kheira Hamraoui : la victime utilisait sur son téléphone portable une puce au nom du footballeur.
Lundi 15 novembre, une information judiciaire a été ouverte contre X pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins cinq ans" et "violences aggravées par trois circonstances, suivies d'incapacité n'excédant pas huit jours", a indiqué le parquet de Versailles.
Les circonstances aggravantes sont "la préméditation, la réunion et l'arme", Kheira Hamraoui ayant été frappée avec une barre de fer.
"Piste parmi d'autres"
Les faits remontent à la soirée du 4 novembre.
Kheira Hamraoui, internationale française de 31 ans, subit une agression en rentrant, avec sa coéquipière Aminata Diallo, d'un dîner organisé par leur club. La joueuse est "rouée de coups sur les jambes avec une barre de fer" par deux hommes qui ont pris ensuite la fuite, selon la procureure de Versailles.
Aminata Diallo a été témoin de la scène. L'hypothèse d'une rivalité entre joueuses du PSG a alors été envisagée.
Interpellée, Aminata Diallo a été placée en garde à vue puis relâchée trente-six heures plus tard jeudi dernier sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle.
"Aminata Diallo déplore la mise en scène parfaitement artificielle d'une rivalité entre elle et Kheira Hamraoui qui justifierait qu'elle s'en soit prise à sa coéquipière", avait déclaré son avocat Mourad Battikh, balayant l'hypothèse d'un guet-apens orchestré par sa cliente pour profiter d'une blessure de Kheira Hamraoui qui évolue au même poste qu'elle.
Le nom d'Éric Abidal, ancien défenseur de l'Olympique lyonnais et du FC Barcelone, puis directeur sportif du club catalan de 2018 à 2020, est également apparu dans la procédure. Kheira Hamraoui a joué dans l'équipe féminine du club catalan de 2018 à 2021.
Selon une source proche du dossier, Kheira Hamraoui a indiqué aux enquêteurs que sa puce de téléphone portable était "au nom de son ex". Les enquêteurs ont établi qu'Éric Abidal en était le titulaire.
L'hypothèse d'une vengeance amoureuse de l'entourage d'Éric Abidal est seulement "une piste envisagée parmi d'autres", a tenu à expliquer le parquet de Versailles, estimant que "rien n'[était] fondé", mais n'excluant toutefois pas la possibilité que l'épouse d'Éric Abidal, Hayet Abidal, soit également entendue.
De son côté, Me Martin n'a souhaité faire "aucun commentaire" sur la nature de la relation de son client et de la victime.
Avec AFP