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Arts et People

AFFAIRES OUBLIÉES. Les "Alphabet murders", ces trois fillettes assassinées à cause de leurs initiales ?

Entre 1971 et 1973, trois fillettes âgées de 10 à 11 ans ont été assassinées dans la ville de Rochester, aux États-Unis. Closer revient sur cette mystérieuse affaire. C'est aux États-Unis, le 16 novembre 1971, que cette affaire prend racine. Dans la petite ville de Rochester, dans le nord de l'État de New-York, la petite Carmen Colón, 10 ans, est envoyée par sa grand-mère dans une pharmacie de West Main Street pour y récupérer une prescription. Le pharmacien s'occupe rapidement d'elle, mais Carmen paraît pressée. "Je dois y aller, je dois y aller", répète-t-elle avant de quitter l'officine. Mais la fillette ne rentre pas chez elle. Quelques heures plus tard, sa famille s'inquiète de ne pas la voir rentrer. Elle signale sa disparition à 19h50, trois heures et trente minutes après son passage à la pharmacie. L'enquête est confiée à la police de Rochester, qui recueille rapidement de troublants témoignages. Dans l'après-midi du 16 novembre, plusieurs automobilistes affirment avoir vu une fillette partiellement dénudée courir sur l'Interstate 490 pour échapper à une Ford Pinto sombre. Mais avant que quelqu'un ne puisse réagir, la petite fille a été rattrapée par le conducteur de la voiture. L'espoir de retrouver la petite Carmen s'amenuise, jusqu'à disparaître complètement deux jours plus tard. Le 18 novembre 1971, le corps de l'enfant est découvert dans une rigole en bordure de l'Interstate 490, près de Churchville. Son corps, dénudé sous la ceinture, présente de terribles traces de griffures. Par ailleurs, l'autopsie démontre que Carmen a été violée et frappée à la tête avant d'être étranglée à mains nues. Carmen Colón, Wanda Walkowicz et Michelle Maenza Dans un premier temps, l'oncle de la fillette, Miguel Colón, est soupçonné de son meurtre. Selon l'un de ses amis, ce dernier aurait déclaré, deux jours après la disparition de Carmen, vouloir quitter le pays après avoir fait "quelque chose de mal à Rochester". Toutefois, en l'absence de preuves matérielles, la piste est vite abandonnée. Les enquêteurs sont alors loin de se douter que le drame va se reproduire, non pas une, mais deux fois... Le 2 avril 1973, dix-sept mois après le meurtre de Carmen Colón, Wanda Walkowicz, 11 ans, disparaît à la sortie d'une épicerie fine de Rochester. Son corps est découvert le lendemain matin près d'une route de Webster, à une dizaine de kilomètres du lieu de sa disparition. Il présente des traces d'agression sexuelle et de strangulation, mais son corps a été revêtu post-mortem. Par ailleurs, les légistes découvrent des traces de semence, des poils pubiens et de curieux poils de chat blanc. Des éléments qui seront également retrouvés sur la troisième victime. Le 26 novembre 1973, Michelle Maenza, 11 ans, disparaît à son tour à la sortie de l'école. Elle est retrouvée morte quarante-huit heures plus tard près d'une route de Macedon. Elle aussi a subi un viol avant d'être étranglée à mort, et sur ses vêtements, les légistes sont surpris de prélever des poils de chat blancs... "Les meurtres aux initiales doubles" Si les enquêteurs ne pensaient pas que les meurtres de Colón et Walkowicz étaient liés, ceux-ci sont forcés d'admettre qu'un serial killer erre peut-être dans les rues de Rochester. Les similitudes entre les victimes sont nombreuses et les modes opératoires sont très rapprochés. De plus, les enquêteurs notent une étrange caractéristique dans les meurtres. Non seulement les fillettes avaient toutes des initiales doubles, mais leurs corps ont été découverts dans des villes correspondant à ces initiales. Carmen Colón a été retrouvée à Churchville, Wanda Walkowicz à Webster et Michelle Maenza à Macedon. Face à ce constat, les enquêteurs surnomment l'affaire celle des "Alphabet Murders" ("les meurtres de l'alphabet"). Néanmoins, ils pensent à ce jour que la correspondance des lettres n'était qu'une étrange coïncidence. Grâce à plusieurs témoignages, dont celui d'un automobiliste affirmant avoir vu Michelle Maenza avec un homme sur une route de Walworth, la police dresse le portrait-robot d'un homme caucasien aux cheveux sombres, âgé de 25 à 35 ans. En 1974, Dennis Termini, un pompier de 25 ans, est recherché par la police après l'enlèvement d'une adolescente. Mais après plusieurs jours de traque, Termini finit par se suicider. Des poils de chat blancs sont alors découverts dans sa voiture, signe de son implication éventuelle dans les meurtres de l'alphabet. Toutefois, en 2007, la comparaison de l'ADN de Termini à celui retrouvé sur le corps de Wanda Walkowicz a permis de l'écarter de la liste des suspects. Cinquante ans après, l'auteur des "Alphabet murders" court toujours. Néanmoins, l'enquête reste ouverte et la police de Rochester garde espoir de faire justice aux trois fillettes assassinées dans les années 1970. "Ces enfants ne peuvent pas vraiment reposer en paix. Et tant que cette affaire ne sera pas close, elles ne le pourront jamais", déclarait, en 2009, le shérif du comté de Wayne, Richard Pisciotti.

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