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Arts et People

AFFAIRES OUBLIÉES. L'affaire Antoine de Brugerolle, enfant disparu ou mort d'une overdose ?

Antoine de Brugerolle, 6 ans, a disparu le 11 septembre 2008 à Issoire, dans le Puy-de-Dôme. Closer revient sur cette affaire bouleversante. C'est le 11 septembre 2008, dans le centre d'Issoire, que l'affaire Antoine de Brugerolle prend racine. Ce jeudi-là, Alexandrine Brugerolle de la Fraissinette, 23 ans, appelle la gendarmerie pour signaler la disparition de son fils. Antoine, 6 ans, se trouvait seul à son domicile de la rue des Fours lorsqu'il s'est volatilisé, explique sa mère, sortie dîner avec son nouveau compagnon dans un restaurant chinois à proximité. Franck Maury, lieutenant de gendarmerie et commandant de la communauté de brigade d'Issoire-Champeix, se voit confier l'enquête. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, toute la commune d'Issoire part à la recherche du garçonnet. Forêts, grottes, égouts médiévaux,  fermes abandonnées, mines anciennes et stations d'épuration sont fouillées de fond en comble, tandis que les gendarmes issoiriens étudient toutes les pistes possibles. Dans un premier temps, les enquêteurs privilégient la piste de la fugue. Selon sa mère, le petit garçon "serait parti avec un sac, quelques biscuits et son manteau" et avait l'habitude d'être livré à lui-même. Entretenant d'ailleurs des relations compliquées avec sa mère et son compagnon, le garçonnet parcourait parfois " plusieurs kilomètres à pied pour se rendre chez son arrière-grand-mère maternelle qui vit à Perrier dans des conditions de grande précarité." Deux époques, deux versions Malheureusement, les recherches ne permettent pas de retrouver Antoine. Le lieutenant Maury se penche donc sur la piste de l'environnement familial, constatant que plusieurs éléments incriminent la mère et son concubin, Sébastien Ribière. D'abord, Antoine avait manqué l'école plusieurs jours avant sa disparition. Sa mère avait alors prétendu qu'il était malade, et qu'il s'apprêtait à reprendre le chemin de l'école justement le lendemain de sa disparition. Ensuite, le garçonnet n'aurait jamais porté le pyjama indiqué par sa mère dans sa déposition. En effet, la police scientifique n'y retrouve aucune trace de l'ADN du garçon. Enfin, la mère d'Antoine et son compagnon avaient acheté des sacs plastiques de 100 litres quelques jours avant la disparition du petit garçon. Autant d'éléments qui mettent la puce à l'oreille des enquêteurs, d'autant que Sébastien Ribière, 28 ans, est connu des services de police pour diverses infractions liées à l'usage de stupéfiants. Croyant être sur une piste, le lieutenant Maury ordonne l'arrestation de Ribière et de sa concubine. Mais là encore, l'enquête ne donne rien. Le couple de toxicomanes est libéré. Il faut attendre près de dix ans pour que l'affaire prenne un nouveau tournant. Incarcéré au centre pénitentiaire d'Avignon-Le Pontet pour une infraction sans lien avec la disparition d'Antoine, Sébastien Ribière fait une confidence surprenante à l'un de ses codétenus : le petit garçon n'aurait jamais été enlevé, mais aurait accidentellement ingurgité plusieurs grammes d'héroïne avant de mourir d'une overdose. Ne sachant quoi faire du corps, le couple s'en serait débarrassé dans les collines en bordure d'Issoire. En avril 2018, Ribière et Brugerolle de la Fraissinette sont mis en examen pour homicide involontaire, recel de cadavre, modification de l'état des lieux d'un crime et dénonciation mensongère. Mais en l'absence de corps et d'aveux de la part du couple, l'affaire ne trouve pas sa résolution. À ce jour, le petit Antoine de Brugerolle reste introuvable. Sa mère et son compagnon, également impliqués dans le meurtre d'une dealeuse survenu en 2011, continuent de plaider leur innocence. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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