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Arts et People

AFFAIRE OUBLIÉES. L'affaire Guy Georges, "le tueur de l'est parisien"

Inoubliable pour les familles des victimes, l'affaire Guy Georges ne fait plus la Une mais a marqué les années 1990 par la cruauté de ses crimes et l'avancée qu'elle a permise dans les modes de résolution des affaires criminelles. Il était surnommé "le tueur de l'est parisien". De 1991 à 1997, Guy Georges, de son nom de naissance Guy Rampillon, a violé et assassiné sept jeunes femmes âgées de 19 à 33 ans, et ce sans presque jamais être inquiété. Et pour cause, les traces d'ADN abandonnées par le tueur en série n'étaient, à l'époque, pas utilisées dans la résolution des affaires criminelles. Aujourd'hui reléguée parmi les affaires oubliées, l'affaire Guy Georges a pourtant eu un impact non négligeable sur la police scientifique en France, ayant notamment conduit à la création du Fichier national des empreintes génétiques. Les prémices de l'affaire remontent au 25 janvier 1991. Ce jour-là, le corps de la jeune Pascale Escarfail, dix-neuf ans, est retrouvé sans vie dans son petit appartement du 14ème arrondissement de Paris. La victime, qui présente des traces d'agressions sexuelles et trois coups de couteaux à la gorge, est malheureusement la première d'une longue liste. Trois ans plus tard, le 9 janvier 1994, c'est au tour de Catherine Rocher, 27 ans, d'être retrouvée morte dans un parking souterrain du 12ème arrondissement. Elsa Bénady, 22 ans, et Agnès Nijkamp, 33 ans, sont découvertes la même année, dans les 13ème et 11ème arrondissements de la capitale. Toutes ont été tuées selon le même mode opératoire, et bien qu'un lien entre ces différents crimes ne soient pas officiellement établi, la presse baptiste le mystérieux bourreau "le tueur de l'est parisien". Sept années de terreur Malgré l'existence de nombreux indices, dont plusieurs traces ADN identiques relevées sur des scènes de crime différentes et le dépôt de plaintes de plusieurs femmes suite à de violentes agressions, l'enquête parisienne piétine. Les policiers sont toutefois en mesure de déterminer un mode opératoire, constatant que toutes les victimes sont bâillonnées, immobilisées avec du sparadrap, violées puis égorgées à l'aide d'un opinel de taille 12. Mais en l'absence de fichiers d'empreintes génétiques et digitales, impossible de déterminer l'identité de l'agresseur. Et le tueur de l'est parisien, que certains surnomment désormais "La bête de la Bastille" continue à sévir. Le 8 juillet 1995, Hélène Frinking, 27 ans, est retrouvée morte dans son appartement. Magali Sirotti, 19 ans et Estelle Magd, 25 ans, succombent au cours de l'année 1997. Ce n'est qu'après ce dernier meurtre que l'enquête prend un tournant drastique. Lassé, le juge d'instruction Gilbert Thiel mobilise tous les laboratoires de France, privés et publics, et exige que l'ADN retrouvé sur les scènes de crime, baptisée SK1 (Serial Killer 1) soit comparé avec tous les dossiers criminels du pays. Le 24 mars 1998, le chef du laboratoire de génétique moléculaire du CHU de Nantes Olivier Pascal identifie SK1 comme étant l'ADN de Guy Georges, un Français de 37 ans au riche dossier criminel. Identifié comme le tueur de l'est parisien, l'homme est aussi connu pour avoir agressé ses sœurs adoptives dès l'âge de quatorze ans, et a plusieurs fois fait de la prison pour vols et agressions. Le 26 mars 1998, Guy Georges est arrêté dans le 18ème arrondissement de Paris. Après ses aveux, il est condamné à perpétuité le 5 avril 2001, avec une peine de sureté de 22 ans. "Si je sors, je recommence", aurait-il affirmé lors de sa garde à vue. Sept années et sept meurtres auront été nécessaires pour que la police puisse mettre un terme aux terribles agissements de la bête de la Bastille. Mais si les crimes commis par Guy Georges ne peuvent malheureusement pas être effacés, ceux-ci ont largement contribué à l'avancée des modes de résolution des affaires criminelles en France. Depuis l'exploit réalisé par l'expert judiciaire Olivier Pascal, un fichier national des empreintes génétiques répertorie tous les ADN prélevés sur des scènes de crime. En 2014, l'affaire Guy Georges a inspiré le film L'affaire SK1, long-métrage de Frédéric Tellier porté par Raphaël Personnaz, Nathalie Baye et Olivier Gourmet. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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