À un an de Paris-2024, les Françaises du Tour de France rêvent aussi des Jeux

RÊVE D'OR De notre envoyé spécial sur le Tour de France – Enthousiasme, envie d'y être… Même si le peloton féminin est en plein Tour de France, les yeux des coureuses françaises se remplissent d'étoiles lorsqu'on leur demande d'évoquer les Jeux olympiques de Paris. À un an de la prestigieuse compétition. Audrey Cordon-Ragot, Aude Biannic, Juliette Labous, Évita Muzic et Sandrine Bideau se sont confiées France 24.  la deuxième édition du Tour de France Femmes a lieu du 23 juillet au 30 juillet. Les roues sur le Tour de France, la tête à Paris-2024 ? Alors que la deuxième édition de l'ère professionnelle du Tour de France féminin bat son plein, France 24 est allée à la rencontre des coureuses françaises pour recueillir leurs sentiments sur les épreuves de cyclisme sur route des Jeux olympiques de Paris. Si certaines ne se font pas d'illusion sur la possibilité de faire partie des quatre élues, toutes sont enthousiastes à l'idée du circuit entre vallée de Chevreuse et le Paris de carte postale.  Audrey Cordon-Ragot (Human Powered HealthCycling) : "Un très gros objectif pour moi"  La Bretonne de 33 ans est le visage du cyclisme féminin en France. Avocate infatigable de sa discipline, elle n'a jamais ménagé ses efforts pour médiatiser le peloton féminin. Après une année compliquée marquée par la maladie, la faillite de B&B Hotels qui devait la recruter et l'absence de sérieux de la Zaaf cycling team qui ne la payait ni elle ni ses partenaires, Audrey Cordon-Ragot s'épanouit enfin chez Human Powered HealthCycling. La championne de France 2022 pense déjà à la fin de sa carrière qu'elle entend décider comme à son habitude selon ses propres termes, avec Paris-2024 en point d'orgue.  "C'est le fil conducteur pour la fin de ma carrière. Je voudrais arrêter ma carrière sur Paris-2024. C'est vraiment un très gros objectif pour moi. Mais je ne suis pas la seule, il y a beaucoup de Françaises. Le niveau est très élevé, on est parmi les 5 meilleures nations mondiales. Les petites jeunes, elles, me poussent à être la meilleure version de moi-même et pour ça, il faut travailler.  C'est un parcours qui pourrait me correspondre. Il est tôt pour y penser car il y a encore des belles courses d'ici là dont ce Tour de France. Qu'il y ait une médaille ou pas à la fin, là ne sera pas l'important pour moi. L'important sera d'avoir réussi à finir ma carrière comme je l'entends."  Juliette Labous (DSM) : "Pour l'instant, focus sur le Tour"  Quatrième sur le Tour de France en 2022, Juliette Labous est probablement encore la meilleure chance française d'un podium lors de la nouvelle édition. Cette coureuse complète de Grand Tour garde également un œil sur les JO.  "Les Jeux, c'est forcément dans un coin de ma tête mais pour l'instant c'est focus sur le Tour."  Aude Biannic (Movistar) : "Ce serait un grand plaisir d'y participer" De la même génération qu’Audrey Cordon-Ragot, Aude Biannic est la lieutenante de la "cannibale" Annemiek van Vleuten. Elle a ainsi tout gagné dans le cyclisme [par procuration], à commencer par les trois Grands Tours. Alors que la championne de France 2018 a programmé sa retraite pour fin 2024, elle regarde les Jeux olympiques avec un pincement au cœur.   "Quand j'ai vu le parcours sortir, je l'ai trouvé très intéressant. C'est un circuit de type classique [les courses d'un jour, ndlr] avec des montées pavées et des passages sinueux dans Paris. Sur le papier, ça pourrait me convenir… Malheureusement, je n'ai jamais le statut de leader dans mon équipe et donc c'est dur de montrer au sélectionneur ce que je vaux. Mais s'il cherche la parfaite coéquipière pour aider les leaders de l'équipe de France : je suis là pour ! Ce serait un grand plaisir d'y participer."  Sandrine Bideau (St-Michel-Mavic-Auber 93) : "J'espère pouvoir aller voir les courses" À 34 ans, Sandrine Bideau a déjà sa carrière de cycliste derrière elle. Sans se faire d'illusions sur ses chances d'être de la partie, la native du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, veut juste profiter de la fête à domicile.   "C'est chouette d'avoir les Jeux sur Paris. Après moi, je sais que je n'y serai pas, mais j'espère pouvoir aller voir les courses et profiter de l'ambiance. Je n'ai pas regardé les détails du parcours mais ce n'est pas trop par chez moi. Je m'entraîne plus au nord de Paris."  Évita Muzic (FDJ-Suez-Futuroscope) :"Dans un coin de ma tête"  Elle est le futur du cyclisme tricolore et déjà un peu son présent. Couvée par la FDJ-Suez-Futuroscope, Évita Muzic franchit les paliers un par un et son équipe ne lui voit pas de limites. La grimpeuse hors-pair regarde avec appétit cette course en ligne et la médaille d'or qui va avec.  "C'est la question que tout le monde me pose en ce moment ! Les Jeux se rapprochent, on le ressent de plus en plus. Et oui forcément, c'est dans un coin de ma tête. À Tokyo, je faisais partie des trois présélectionnés. Aujourd'hui, je fais partie des meilleures françaises donc je peux espérer être au départ.  Forcément, j'aurais préféré que le parcours soit dans les Alpes. Après, c'est un très beau parcours où plusieurs scénarios de course sont possibles. Il se peut que je m'en sorte bien."