Viol d'une touriste canadienne au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel
L'entrée de la Direction régionale de police judiciaire de Paris (DRPJ) située, jusqu'en 2017, au 36, quai des Orfèvres (photo juin 2017).
Condamnés en première instance à sept ans de prison pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la PJ parisienne, les deux ex-policiers ont été acquittés vendredi par la cour d'assises du Val-de-Marne.
C'est un rebondissement judiciaire rare dans une affaire hors norme : les deux anciens policiers qui étaient jugés en appel pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la police judiciaire (PJ) parisienne, 36 quai des Orfèvres, ont été acquittés vendredi 22 avril par la cour d'assises du Val-de-Marne.
Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d'Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil où ils étaient jugés depuis trois semaines.
La nouvelle a été accueillie par les applaudissements des proches des deux accusés, tandis que la plaignante a quitté le tribunal en larmes.
Mercredi, le ministère public avait requis une peine de sept ans de prison contre ces deux anciens agents de la prestigieuse BRI (Brigade de recherche et d'intervention) qui n'avaient cessé de proclamer leur innocence depuis le début de l'affaire.
Le témoignage de la plaignante remis en cause
Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton, touriste canadienne, avait fait la rencontre de plusieurs policiers de la BRI dans un pub irlandais situé en face du célèbre 36, quai des Orfèvres.
Alors que l'ambiance était au flirt, les agents avaient proposé une visite de leurs locaux à Mme Spanton, très alcoolisée ce soir-là. Elle en était ressortie en état de choc, en dénonçant un viol en réunion.
"Lorsqu'ils étaient au pub, ils ne voulaient pas violer Emily Spanton", avait estimé l'avocat général Christophe Auger lors de son réquisitoire. "Ils pensaient pouvoir avoir une relation sexuelle consentie avec elle. Mais elle ne veut pas. Alors on lui sert un verre de whisky pour forcer son consentement. Et il se passe ce qu'il se passe".
Jeudi, lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient demandé l'acquittement pour leurs clients, remettant en cause la "crédibilité" d'Emily Spanton et pointant du doigt des déclarations "évolutives" et des "mensonges" de sa part.
Avec AFP