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Vidéosurveillance, logiciels de lecture de mails, enregistreurs de claviers... Quand des entreprises "fliquent" leurs salariés en télétravail

Vidéosurveillance, logiciels de lecture de mails, enregistreurs de claviers... Quand des entreprises "fliquent" leurs salariés en télétravail Le rapport annuel de la Cnil publié mercredi dévoile que les violations de données sont en hausse de 80% en 2021 par rapport à l'année précédente. Les abus de contrôles des salariés en télétravail sont en spectaculaire hausse. Imaginez : vous êtes assis à votre poste de travail, chez vous – une situation devenue courante pour beaucoup depuis la pandémie de Covid-19 – sauf que la caméra de votre ordinateur tourne. Ce n'est pas "Big brother" qui vous regarde mais votre manager. Près de 83% des plaintes reçues par des salariés contre leurs employeurs en 2021 concernent la surveillance par vidéo, selon le rapport de la Cnil révélé en exclusivité mercredi 11 mai par les antennes de Radio France. Il s'agit là de dispositifs de surveillance pour des salariés en télétravail. Il existe aussi des enregistreurs de frappes de clavier ou la lecture des mails. Près de 18% des plaintes reçues par la Cnil concernent ainsi le travail. Un catalogue effrayant pour Erwan Le Tallec, président du mouvement Génération ressources humaines. "Ça me semble un peu moyenâgeux comme procédé, réagit-il, ça a un petit côté Germinal des temps modernes." Si ces dérives ne reflètent pas pour lui la réalité du télétravail, il admet que certains managers aient pu se sentir déroutés par cette évolution rapide. L'abus de surveillance sape la relation de confiance, estime Raphaëlle Bertholon, secrétaire confédérale à la CFE CGC. "Soit on fait confiance aux salariés et on va juger sur le travail et le résultat du travail réalisé, soit ce sont des outils qui vont davantage rassurer le manque de confiance du dirigeant, rétorque-t-elle. Il y a peut-être d'autres moyens que ces outils de surveillance." Le code du travail oblige à consulter les salariés pour installer des dispositifs à domicile. Mais la CNIL relève que la plupart des plaintes visent de petites entreprises, sans service juridique ni délégué à la protection des données.

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