VIDEO. "Tuer un policier est un acte de séparatisme", estime Éric Dupond-Moretti
Le ministre de la Justice souhaite "qu'il y ait une adéquation entre la façon dont les terroristes doivent être judiciairement traités et la façon dont les auteurs d'homicide de policier doivent être traités".
"Pour moi, tuer un policier est un acte de séparatisme", a déclaré Éric Dupond-Moretti, mardi 11 mai sur France Inter. Le garde des Sceaux a détaillé les mesures en vue de renforcer la réponse pénale en cas de meurtre de policiers et de gendarmes, annoncées par le gouvernement à l'issue d'une réunion avec les syndicats de police lundi soir.
Le ministre de la Justice veut "qu'il y ait une adéquation entre la façon dont les terroristes doivent être judiciairement traités et la façon dont les auteurs d'homicide de policier doivent être traités". Rappelant que les terroristes sont susceptibles d'être condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 30 ans, Éric Dupond-Moretti souhaite des "crédits de peine tout à fait particuliers pour tous ceux qui ont porté atteinte à la police et donc à la République, on va durcir les choses en la matière".
Interrogé sur le meurtre d'un policier à Avignon, le garde des Sceaux affirme que le gouvernement "n'a pas attendu ce drame absolu pour réfléchir à la question" de la réponse pénale. Parmi les 11 mesures annoncées par le Premier ministre lundi soir, Éric Dupond-Moretti cite la mise en place d'un référent du parquet à disposition de la police, car "il y a un véritable problème de dialogue entre la police et parfois la justice", même si "ça n'est pas évidemment systématique".
Le ministre souligne également l'intérêt du futur Observatoire de la réponse pénale d'ici le 1er juillet : "Cela évitera les discussions, on aura véritablement une possibilité de discuter des mêmes choses sur les mêmes statistiques et voir comment la justice répond aux attentes de la police, et nous verrons également l'homogénéité de la réponse pénale partout en France."
Éric Dupond-Moretti veut également "revenir sur le rappel à la loi, c'est parfois très efficace, c'est une réponse pénale, mais parfois c'est totalement inefficace. On veut le remplacer par quelque chose qui soit plus signifiant pour l'auteur, qui est en général jeune, d'infraction contre les forces de sécurité intérieure". Il déplore qu'on "ne parle jamais avec nuance" de la justice, "on en parle avec le buzz, on en parle avec excès". Il estime qu'il "faut écouter notre société, mais il faut le faire à l'aune du droit".