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Insolite et Faits divers

VIDEO. Procès en appel de Charlie : "On ne peut pas aseptiser des procès pour attentat en ne montrant rien", estime Riss, directeur de publication de Charlie Hebdo

Procès en appel de Charlie : "On ne peut pas aseptiser des procès pour attentat en ne montrant rien", estime Riss, directeur de publication de Charlie Hebdo "On ne peut pas aseptiser des procès pour attentat en ne montrant rien", estime Riss, dessinateur et directeur de la rédaction de Charlie Hebdo sur franceinfo vendredi 16 septembre. Il témoignait jeudi lors du procès en appel des attentats de Charlie et de l'Hyper Cacher. Alors que les images des attentats sont projetées lors des procès de l'attentat du 14-Juillet à Nice et celui de Charlie, Riss estime que leur diffusion n'est pas faite pour les victimes mais pour le jury. Les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher ont fait 17 morts en janvier 2015. franceinfo : Comment voyez-vous ce procès en appel, est-ce une épreuve supplémentaire ? Riss, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo : Pour tous les témoins qui ont vécu ces événements, oui c'est difficile de se remettre à raconter à nouveau tout ça. Il faut faire revivre les événements pour que la cour soit informée et qu'elle prenne les décisions qu'elle devra prendre. C'est indispensable pour la cour. Et puis on s'aperçoit que même deux ans après, en discutant, on découvre encore des choses nous-mêmes. Des détails qu'on ne connaissait pas. Entre nous, on n'en parle pas tant que ça, pas en détail comme on est obligé de le faire dans un procès. Vous avez rappelé jeudi que Charlie Hebdo était toujours une cible. Une attaque terroriste est-elle toujours possible ? Potentiellement, je pense que c'est un journal qui peut exciter encore des gens. Notre expérience passée nous incite à être méfiants. Quand on voit ce qu'il s'est passé avec Salman Rushdie, un excès de confiance peut être tragique. C'est un peu le même cas de figure. Après pas mal d'années, on peut croire que les choses s'améliorent et que l'on va retrouver une vie normale. Malheureusement, je crois qu'on ne peut pas prendre ce risque-là. Les images des attaques ont été projetées, jeudi, dans le procès de l'attentat du 14-Juillet à Nice. Vous-même avez dû subir cette épreuve, revoir les images de la tuerie de Charlie Hebdo. Dans quel état d'esprit on arrive à ces journées d'audience ? Il ne faut pas voir ces images comme quelque chose que l'on subit, mais comme quelque chose qu'on communique à des gens qui ne se rendent pas compte. Ce n'est pas tellement pour nous-mêmes, parce qu'on l'a vécu ça ne nous apporte pas grand-chose de plus. Les gens parlent parfois d'attentat mais ils ne se rendent pas compte de ce que c'est. Bien sûr qu'il faut diffuser les images, sinon comment la cour peut se rendre compte de ce que c'est ? Sinon ça devient abstrait. On ne peut pas aseptiser des procès pour attentats en ne montrant rien, il faut montrer les choses. Le jury doit être informé, c'est lui qui va prendre les décisions, pas les victimes.

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