VIDEO. Procès des attentats du 13-Novembre : survivre avec le sentiment de culpabilité
Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s'est poursuivi, mercredi 20 octobre, avec les derniers témoignages des victimes. Des rescapés qui ont perdu un être cher sans pouvoir l'aider et qui voient naître un sentiment de culpabilité.
"J'ai longtemps vécu avec 90 fantômes." Depuis six ans, le souvenir des 90 victimes du Bataclan ne quitte pas Stéphanie Zarev, une rescapée des attentats. Ce souvenir, elle le porte même chaque jour à son poignet. Le 13 novembre 2015, Stéphanie Zarev se rend seule au Bataclan. Elle trouve une place au premier rang dans la fosse et profite du concert jusqu'au moment où tout le monde s'effondre autour d'elle. Comme de très nombreux rescapés, elle a développé la culpabilité du survivant. "Ils ont pris des balles à ma place et je m'en veux", témoigne Stéphanie Zarev.
"Je m'en veux d'être là et d'être en vie"
La culpabilité est encore plus grande lorsqu'elle se voit fuir le Bataclan en enjambant le corps des victimes. "J'aurais pu les aider, faire un point de compression. J'ai pensé qu'à moi, j'étais en pilotage automatique. J'étais en pilotage automatique, mon inconscient a tout vu mais il a voulu me protéger de tout cela, raconte Stéphanie Zarev. Je me dis que des gens sont morts alors que j'aurais pu prêter secours, je me sens coupable, presque complice. Je m'en veux d'être là et d'être en vie".