VIDEO. "Le racisme peut aussi exister dans les machines que nous créons", explique un étudiant en médecine
Un appareil médical qui ne traite pas toutes les couleurs de peau de la même manière ? Ça existe. Joel Bervell, étudiant en médecine, met en garde contre un défaut de conception dangereux dans un appareil médical très courant : l'oxymètre de pouls qui permet, entre autres, de détecter le Covid-19. "En raison des différentes façons dont la peau absorbe la lumière, les patients noirs ont trois fois plus de risques d'avoir des niveaux de saturation en oxygène inexacts et surévalués que les patients blancs", explique-t-il. De telles anomalies peuvent donc avoir des conséquences mortelles. "Cela signifie qu'un patient qui se présente, peut ne pas être en état de respirer, mais son oxymètre de pouls indique qu'il reçoit tout l'oxygène dont il a besoin", développe l’étudiant.
Des préjugés raciaux intégrés dans la technologie
C'est un exemple de discrimination à la conception mécanique qui se produit lorsque les préjugés raciaux sont intégrés dans la technologie. Les médecins savent depuis des années que les oxymètres de pouls sont discriminatoires, mais Joel Bervell dit qu'il ne l'a pas découvert à la faculté de médecine mais sur les réseaux sociaux.
La discrimination mécanique ne se retrouve pas seulement en médecine. Il est démontré que les distributeurs de savon automatiques ou encore les robinets automatiques ne fonctionnent pas pour les personnes à la peau foncée. Le phénomène peut aussi se manifester dans les logiciels et les algorithmes. "Lorsque nous créons une machine, ce sont nos suppositions, nos préjugés, nos croyances personnelles qui sont ensuite introduits dans la machine et y sont codés", rappelle Joel Bervell.
Une sous-représentation des noirs américains dans plusieurs domaines
Les noirs américains continuent d'être sous-représentés dans les domaines de la science, la technologie, l'ingénierie et la médecine. En 2018, les personnes noires avaient 67 % de chances d'obtenir une licence en sciences, technologie, ingénierie ou médecine, autant que la population générale. En revanche, ils ont deux fois moins de chances d'obtenir un emploi en sciences, technologie, ingénierie ou médecine.