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VIDEO. La fibre pour tous en 2025 : couacs en série dans les raccordements

Il y a 4 ans, le gouvernement a fait une promesse : "Un territoire fibré pour tous les français en 2025, bien évidemment c’est un engagement que nous prenons, annonçait Julien Denormandie, alors Secrétaire d'Etat chargé de la cohésion des territoires." Pour répondre à ce défi, les techniciens des opérateurs, chargés d’installer la fibre chez les français, mettent les bouchées double. Mais parfois, le travail est bâclé. Dans les zones rurales du Doubs, selon les le Syndicat mixte Doubs Très Haut Débit, près de la moitié des raccordements à la fibre seraient mal réalisés. Comme ici par exemple, chez Marie Faivre, habitante du Russey. En août dernier, un technicien est intervenu chez elle, et s'y est repris à 4 fois pour trouer le mur de son salon pour relier la fibre à sa box internet. En plus de ces malfaçons, mais en plus Internet coupe très régulièrement : "Je pensais avoir à faire à quelqu’un qui connaissait bien le travail et là non pas du tout. Je n'aurais pas posé la fibre si j’avais su que c’était comme ça, confie la femme de 80 ans." Chaque mois, le Syndicat mixte reçoit plus de 100 plaintes après des interventions similaires. Pour relier la fibre d’un opérateur jusqu’à votre box internet, il faut passer par un boitier de raccordement. A partir de ce boitier, le technicien de votre opérateur tire la fibre pour l’amener chez vous. Dans les zones rurales, ces boitiers appartiennent dans l'énorme majorité des cas à la collectivité. Mais bien souvent lors de ces opérations, ils se retrouvent dégradés par les techniciens. 4 millions d'euros de réparation pour les collectivités du Doubs Une situation inacceptable pour les élus du Doubs. Denis Leroux, vice-président (DVD) du département du Doubs chargé du développement numérique du territoire, nous montre un point de branchement optique abimé par des techniciens : "Voilà ce que montre une arrivée de fibre optique complètement catastrophique avec des fibres qui ne sont pas étiquetées, identifiées, un boitier qui est par terre, un rangement qui est d’une saleté incroyable. On pense qu’entre 60 à 75 % du réseau est dans cet état, c’est une catastrophe !" Le Syndicat mixte Doubs Très Haut Débit a déjà dépensé 4 millions d’euros pour remettre en ordre des boitiers comme ceux-ci. Et le phénomène est national, d'après les témoignages qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Selon Richard Toper, président du Cercle de réflexion et d'étude pour le développement de l'optique, ces dégradations récurrentes sont dûes au système de sous-traitance, instauré par les opérateurs pour raccorder chez les français : "En fait il y a un enveloppe pour faire un raccordement qui est de quelques centaines d’euros.  Mettons 500-800 euros, mais la personne qui le fait très souvent est un raccordeur, qui est lui prestataire, auprès d’une autre société, lui même auprès d’une autre, etc. Il lui reste peut être 50-100 euros pour faire ça, et donc évidemment il n'a pas le temps de le faire proprement, c’est aussi bête que ça." Nous avons contacté des sous-traitants : ils nous parlent tous de cadences à respecter, d’un travail sous pression, et d’un manque de formation chez certains installateurs. Le gouvernement, qui a déboursé 3,6 milliards d’euros pour le déploiement de la fibre en France, a connaissance de ces problèmes. Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique somme les opérateurs d’améliorer leurs pratiques : "Il n’est pas question que de l’argent public doive de nouveau être mis sur la table. C’est à eux de faire en sorte, dans leur conventionnement avec les sous-traitants, dans la manière dont ils s’organisent, que les choses soient faites et qu’elles soient bien faites." Quant aux opérateurs, ils se sont engagés à améliorer la filière. En France, selon le gvt 20 % des raccordements à la fibre sont défectueux.  Parmi nos sources : L'association Avicca, qui regroupe élus et syndicats mixtes qui demandent aux opérateurs d'encadrer la sous-traitance. Le syndicat mixte du Doubs. Pour aller plus loin, le site de l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep)

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