VIDEO. Comment le précurseur du Monopoly a été inventé par une femme progressiste au début du XXe siècle pour lutter contre le capitalisme
Au début du XXe siècle, le pétrole coule à flots aux Etats-Unis et le capitalisme bling-bling forge les fortunes des familles Rockefeller, Vanderbilt, Carnegie… De son côté, Elizabeth Magie (1866-1948), une jeune femme américaine créative et non conventionnelle, découvre les théories de Henry George (1839-1897), un économiste, philosophe et homme politique aux idées égalitaires.
"C’est une star à son époque aux Etats-Unis, explique la journaliste américaine Mary Pilon au magasine '20H30 le samedi' (replay). Il écrit le livre Progrès et Pauvreté qui est un énorme best-seller. Et je ne vais pas vous embêter avec sa théorie sur la taxe unique, mais son idée est, en gros, de ne taxer que la terre." Elizabeth est ébloui par ses idées et veut immédiatement les propager dans la société.
"On est vraiment dans un esprit que l’on peut dire socialiste"
Pour montrer que la concentration des richesses nuit à la société, elle imagine un moyen complètement révolutionnaire. Le créateur de jeux Didier Colart précise sa démarche : "Plutôt que de dire à tout le monde de lire le bouquin, elle s’est dit qu’elle allait créer un jeu pour montrer et expliquer. C’est ça qui est dingue !" En 1904, elle invente The Landlord’s Game (Le Jeu du propriétaire foncier), précurseur du Monopoly, qui est le deuxième jeu le plus vendu au monde, derrière le Scrabble, avec plus de 270 millions d’exemplaires.
Il y a deux règles : celle connue aujourd’hui des méchants consistant à gagner en ruinant ses adversaires, et l’autre, vertueuse, dans laquelle tout le monde s’enrichit grâce à la création notamment de services publics. "A un moment donné, les joueurs mettent en commun l’argent qu’ils devraient payer au propriétaire dans une sorte de Trésor public. Et quand celui-ci atteint un certain niveau de richesse, certaines cases payantes (Electricité, Eau…) deviennent gratuites. On est vraiment dans un esprit que l’on peut dire socialiste", estime l’ancien journaliste et psychanalyste Philippe Romon.
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