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Insolite et Faits divers

VIDEO. BAC Nord de Marseille : en 2012, les écoutes qui ont envoyé des policiers en prison étaient en grande partie inaudibles

BAC Nord de Marseille : en 2012, les écoutes qui ont envoyé des policiers en prison étaient en grande partie inaudibles Affaires sensibles / France 2 La meilleure Brigade anti-criminalité de France dissoute et ses "superflics" accusés de racket et de trafic de drogue en bande organisée… C'était il y a presque dix ans, en octobre 2012. Que s'est-il passé au sein de la BAC Nord de Marseille ? Dans "la vraie histoire du scandale policier" que raconte "Affaires sensibles" le 21 mars 2022, il y a cette incroyable affaire d'écoutes réalisées par l'IGPN. Des policiers auraient été envoyés en prison sur la base de retranscriptions pour le moins douteuses…  Le 3 octobre 2012, coup de tonnerre dans le ciel marseillais : la Brigade anti-criminalité la plus performante de France est dissoute. Soupçonnés de racket et de trafic de drogue, les agents de la BAC nord seraient-ils des "ripoux" ? Le magazine "Affaires sensibles", adapté de l'émission de France Inter, revient le 21 mars 2022 sur ce scandale policier, avec les témoignages des principaux acteurs du dossier. Après perquisition, 33 policiers sont suspendus, la moitié des effectifs de la brigade. Sept d'entre eux sont incarcérés. Ils risquent vingt ans de prison. Pour réaliser ce spectaculaire coup de filet, l’IGPN, la police des polices, a mis les "baqueux" sur écoute pendant plusieurs mois… jusque dans leurs véhicules. Une mesure exceptionnelle, et une sonorisation techniquement délicate à mettre en œuvre. De fait, placés trop près du moteur, les micros ont enregistré des conversations difficilement audibles.  Le chef de l'IGPN de Marseille retranscrit lui-même les écoutes C'est le patron de l'IGPN de Marseille, Didier Cristini, qui se charge en personne de retranscrire ce qu'il entend. Ou plutôt, ce qu'il croit entendre… Car il s'avérera que les retranscriptions contiennent de nombreuses erreurs, comme l'a découvert par la suite le père d'un "baqueux" qu'elles ont envoyé en détention.  Joël Dutto ne pouvait croire que son fils était un voyou. Alors, quand Régis Dutto est écroué, il s'est plongé dans le dossier. Encore bouleversé dix ans plus tard, il raconte dans cet extrait des nuits passées à décortiquer les procès-verbaux de l'IGPN et les fameuses retranscriptions. En les comparant avec les auditions des policiers mis en examen, Joël Dutto y a remarqué des fautes d'interprétation, confirmées par le dossier d'instruction. Dans un procès-verbal où "Tiens, sens" devient "Cinq cents", l'IGPN imagine par exemple les policiers en train de se partager de l'argent… quand ils n'auraient eu en main qu'un sachet de marijuana sans grande valeur. Dans certains PV, les retranscriptions seraient inexactes à 65% Les conversations dans les voitures de la BAC se révèlent si difficilement audibles que Didier Cristini finit par demander l'aide d'un laboratoire spécialisé en analyse acoustique. Son expertise montre que dans certains PV, 65% des phrases retranscrites par l'IGPN sont inexactes. Mais la police des polices n'aurait, dans un premier temps, pas pris cette expertise en compte... Ces écoutes sont pourtant l'un des piliers de l'accusation. C'est sur ces retranscriptions inexactes que se basait donc le dossier judiciaire qui a abouti aux mises en examen... Extrait de "Bac Nord : la vraie histoire du scandale policier", une enquête de Linda Bendali / Capa Presse à voir le 21 mars 2022 dans "Affaires sensibles", un magazine présenté par Fabrice Drouelle et coproduit par France Télévisions, France Inter et l’INA d'après l'émission originale de France Inter. > Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".

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