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Variant Delta : le Conseil scientifique appelle à durcir les mesures, Macron s'exprime lundi

Un médecin se fait administrer une dose du vaccin Pfizer-BioNTech à l'AP-HP de Vaugirard, à Paris, le 6 janvier 2021. Pour faire barrage au variant Delta, qui gagne du terrain en France, le Conseil scientifique a préconisé vendredi un renforcement des mesures sanitaires, comprenant la vaccination obligatoire des soignants et des restrictions localisées. Le président Emmanuel Macron s'adressera aux Français lundi sur cette question. Un tour de vis sanitaire pour faire barrage au variant Delta. Alors qu'Emmanuel Macron envisage de nouvelles mesures sanitaires et doit s'adresser aux Français dans une allocution à 20 h lundi, le Conseil scientifique a réclamé, vendredi 9 juillet, l'application de mesures préventives dont la vaccination obligatoire des soignants ainsi que des restrictions localisées dans les zones les plus touchées, qui pourraient être mises en place dès cet été. Le variant Delta, "60 % plus contagieux que les souches qui circulaient jusqu'ici", progresse rapidement en Europe, et représente déjà "pas loin de 50 %" des contaminations en France", a expliqué vendredi le ministre de la Santé, Olivier Véran. Dans son dernier point, Santé Publique France déplore effectivement une "dégradation de la situation, après plusieurs semaines d'amélioration des indicateurs" – jeudi soir, on comptait 4 442 nouvelles contaminations, soit 70 % de plus qu'une semaine plus tôt. Il note aussi une "augmentation marquée du taux d'incidence, particulièrement chez les 15/44 ans". La propagation rapide chez les jeunes inquiète, sur fond de réouverture des discothèques vendredi soir. Le conseil scientifique avertit, dans son avis paru vendredi, qu'une "quatrième vague liée au variant Delta pourrait survenir rapidement, avec un retentissement sur le système de soins, malgré un niveau élevé de vaccination", jugé "insuffisant". "L'épidémie ne pourra être contrôlée qu'avec 90 % à 95 % de personnes vaccinées ou infectées", met en garde l'instance. Jeudi soir, on comptait 52 % de Français vaccinés avec une première dose et 39 % complètement. Le gouvernement vise les deux tiers des adultes complètement vaccinés à fin août. Traçage renforcé et vaccination obligatoire   Confiant dans le fait que ces objectifs seront atteints, le Conseil recommande malgré tout d'accentuer la stratégie de traçage et d'isolement des cas de Covid-19 et de "surveiller l'impact de Delta sur les hospitalisations", en Angleterre, Écosse, Irlande et Portugal, "dont la rapidité d'augmentation (+20 % d'hospitalisations par semaine en Angleterre) constituerait un signal d'alerte important". Il faut encore intensifier mais aussi cibler davantage la campagne vaccinale, en allant notamment vers "une obligation vaccinale des soignants", catégorie où le taux de couverture est "trop bas" notamment dans les Ehpad(maisons de retraite) avec "la moitié" du personnel couvert, estime le conseil. Même le controversé professeur Didier Raoult s'est redit, vendredi dans un tweet, "favorable à la vaccination systématique des personnels soignants, avec les vaccins recommandés pour leur classe d'âge". Le gouvernement planche sur un projet de loi à ce sujet : il pourrait être adopté dès la semaine prochaine en conseil des ministres et voté avant la fin juillet. Cette obligation "pourrait être étendue à d'autres catégories", comme les "aidants", "les services à la personne" et d'autres professionnels non sanitaires, selon le conseil. "Plus de 90 % des résidents en Ehpad" étaient vaccinés "début avril", mais des études internationales montrent l'absence d'anticorps même après deux doses chez 30 % environ de ces populations, ce qui "justifie" l'administration d'une troisième dose, ajoute-t-il.   Un retour des restrictions ?  Le Conseil se dit préoccupé du niveau de vaccination des "plus de 60 ans, des personnes à risque entre 40 et 60 ans", et des "personnes jeunes à risque, en particulier obèses". Seules 50 % des personnes obèses "seraient vaccinées". "Si les gens attendent la rentrée pour se vacciner, ce sera trop tard", a insisté sur RTL l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique. On a "une situation absurde, on a eu plus de 100 000 morts et à côté de ça, un vaccin qui est très efficace et gratuit". D'après des modélisations de l'Institut Pasteur citées dans l'avis, même avec un taux de couverture de 30 % chez les 12/17 ans, 70 % chez les 18 à 59 ans, 90 % pour les plus de 60 ans, "un pic d'hospitalisations, similaire au pic de l'automne 2020, pourrait être observé, en l'absence de mesures de contrôle". Des taux de vaccination supérieurs à ce que la France connaît actuellement. Pour contenir le variant, le Conseil scientifique recommande aussi un abaissement de la jauge (actuellement fixée à 1 000 personnes) pour les événements soumis à un pass sanitaire (vaccination ou test négatif) et des "mesures partielles de restrictions" dans les territoires les plus touchés, "y compris en juillet et août et dans des zones de vacances, comme cela a été réalisé récemment au Portugal". L'instance évoque aussi la possibilité d'un pass vaccinal pour accéder aux restaurants, activités culturelles ou sportives, et qui exempterait les immunisés de nouvelles restrictions en cas de quatrième vague. Avec AFP

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