Val-d'Oise : ce que l'on sait de l'évasion d'un détenu dangereux de la prison d'Osny
Les forces de l'ordre sont toujours à la recherche de Louis F., le détenu qui s'est évadé mardi 21 décembre lors d'un transfert entre la maison d'arrêt d'Osny (Val-d'Oise) et l'hôpital de Pontoise. Le convoi pénitentiaire a été la cible de tirs et un agent a été touché. Franceinfo revient sur les circonstances de cette évasion, la huitième du genre en France en 2021.
L'évasion a eu lieu sur un parking d'hôpital
Mardi, vers 21 heures, Louis F. est découvert en train de se mutiler le bras dans sa cellule de la maison d'arrêt d'Osny. L'administration pénitentiaire décide de l'extraire afin de l'emmener à l'hôpital de Pontoise, à seulement 800 mètres de là. Le détenu est pris en charge par les pompiers et escorté par trois agents pénitentiaires non armés.
Alors que le convoi arrive à l'entrée des urgences, les agents sont visés par des tirs d'arme à feu, imputés à "au moins une complice munie d'une arme longue", selon le procureur de la République du Val-d'Oise. L'un des agents est touché dans le dos, mais les projectiles sont contrés par son gilet pare-balles. Au cours de la fusillade, le détenu parvient à prendre la fuite avec sa complice à bord d'un véhicule. Un guetteur était également présent sur les lieux, précise une source policière à France Télévisions.
Les forces de l'ordre n'ont, pour l'heure, pas retrouvé la trace du détenu et de sa complice, dont l'identité n'a fait l'objet d'aucune déclaration. Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise pour les chefs d'"évasion en bande organisée" et "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique". Elle a été confiée à la Direction centrale de la police judiciaire.
Les jours de l'agent pénitentiaire blessé ne sont pas en danger
Admis à l'hôpital de Pontoise, l'agent pénitentiaire touché dans le dos a passé des examens complémentaires. "Ses jours ne sont pas en danger", a expliqué l'administration pénitentiaire à l'AFP. Le lendemain des faits, il a reçu la visite du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui s'est ensuite rendu à la maison d'arrêt d'Osny pour apporter son "indéfectible soutien" aux surveillants qui encadraient le transfert médical.
Les trois surveillants sont "psychologiquement extrêmement marqués par ce qu'ils ont vécu hier", a déclaré Eric Dupond-Moretti à la sortie de l'établissement. Même état de choc pour les pompiers présents lors de l'évasion, qui sont "secoués et se reposent", a précisé le Sdis du Val-d'Oise.
Depuis 2019, les transferts de détenus ne sont plus assurés par les forces de l'ordre, mais par des agents pénitentiaires, qui ne sont pas tous habilités à porter une arme. Pour expliquer l'absence d'agent armé lors du transfert échoué du 21 décembre, le ministère de la Justice invoque deux raisons : le ralentissement du rythme des formations au port d'arme à cause de la crise sanitaire et le faible niveau de risque de ce type de transfert. "Sur ces trois dernières années, une seule évasion (lors d'une extraction médicale) est survenue avec une complicité extérieure. Le cas de figure le plus classique est celui de la fuite du détenu", a détaillé la Chancellerie à franceinfo.
Le détenu est suspecté d'assassinat, de séquestration et de viol
Agé de 28 ans, Louis F. avait été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt d'Osny le 1er octobre 2021, dans le cadre d'une enquête pour assassinat. L'affaire concerne le meurtre d'un jeune homme de 18 ans, le 28 septembre 2021 à Valenton (Val-de-Marne), abattu alors qu'il regardait un match de football avec des amis, selon Le Parisien. Déjà condamné pour des délits routiers et des faits de violences aggravées, Louis F. est également suspecté de vio avec séquestration, des faits commis en 2019 dans sa ville de résidence, Yerres (Essonne), a appris France Télévisions de source judiciaire.
Son évasion violente a eu lieu trois jours après l'incendie criminel de la maison de ses parents à Yerres, comme l'a relevé Le Parisien. Un incendie qui n'avait fait aucune victime, le pavillon étant vide au moment des faits. "Dès le lendemain, ils (les parents) ont quitté la ville", a expliqué au quotidien le maire (DVD) de la ville, Olivier Clodong. Un enchaînement troublant qui fait craindre aux riverains des règlements de compte lié au meurtre de Valenton.