Un tueur en série de DRH ? Cet insondable suspect qui désespère les familles des victimes
Gabriel Fortin, 47 ans, est mis en examen pour trois assassinats et une tentative d'assassinat. Ses victimes ont toutes un point commun, mais l'ex-ingénieur refuse de donner les raisons de ce déchaînement de violence.
C'est le 28 janvier 2021 que Patricia Pasquion, 53 ans, a été tuée par balle par Gabriel Fortin. Elle était responsable dans l'agence Pôle emploi de Valence. Géraldine Caclin, 51 ans, était directrice des ressources humaines dans l'entreprise Faun Environnement, dans laquelle l'accusé a travaillé. Estelle Luce, 39 ans, était directrice des ressources humaines aux côtés de Bertrand M. chez Francel, autre lieu de travail de Gabriel Fortin. De ces quatre personnes travaillant toutes dans le même domaine, seul Bertrand M. a réussi, par miracle, à survivre à l'attaque de Gabriel Fortin, jeune ingénieur transformé en serial killer par une situation économique compliquée et des licenciements à répétition. Depuis sa mise en examen et comme le souligne le Parisien, l'homme refuse catégoriquement de lâcher le moindre mot qui pourrait infirmer ou confirmer sa culpabilité.
"Je réfute les accusations que vous me mettez sur le dos. Je n'ai rien à dire" répète-t-il pendant sa garde à vue, avant d'être mise en examen pour trois assassinats et une tentative d'assassinat. Rien dans le parcours de cet ingénieur ne le destinait à devenir un tueur en série, si ce n'est peut-être un ego surdimensionné qui lui donne l'impression d'être supérieur aux autres. Gabriel Fortin est né à Nancy en 1975, et a par la suite été diplômé de l'Ecole nationale d'ingénieurs de Metz. Si sa formation lui permet de trouver du travail, son caractère l'empêche à plusieurs reprises de le garder. Le Parisien souligne que l'ingénieur est « incapable d'accepter la critique" et cite les psychiatres qui se sont penchés sur l'affaire. "Avec son ego surdimensionné, Gabriel Fortin semble reporter sur les autres la responsabilité de ses échecs, sans jamais se remettre en question".
L'accusé reste silencieux et l'enquête se poursuit
Le hasard n'aurait donc rien à voir dans ce dossier, qui met en évidence la colère et la rancœur d'un homme qui, au fil des plans sociaux et des licenciements, a petit à petit développé un désir de vengeance certain envers les ressources humaines de ses anciens postes. Malgré une activité sociale très restreinte, il est d'ailleurs actif dans des groupes soutenant les Gilets jaunes sur internet, et fait partie des personnes ayant exprimé leur mécontentement via le hashtag "Balance ton DRH". De reconstitutions ont déjà eu lieu et une autre doit bientôt prendre place, mais les familles des victimes n'espèrent plus grand-chose de cet homme qui refuse de parler, plus d'un an après sa mise en examen. L'avocat de la famille d'une des victimes résume : "La tension extrême de ses actes criminels n'est pas retombée, elle se poursuit par la radicalisation de ce mutisme. Il s'agit d'une posture rarissime chez un homme sans antécédent judiciaire qui n'est ni un fou, ni un terroriste".
Loading widget
Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités