Un sans-abri touche 40 000 euros après la parution d'une photo volée
Après avoir découvert son visage dans les pages de Paris Match, un sans-abri parisien a récolté une belle somme d'argent après avoir saisi la justice.
"On a vu ta tête dans Paris Match." Début 2018, Félix, sans-abri parisien, s'est retrouvé dans les pages de l'hebdomadaire français à son insu. Ce dernier n'avait pas été consulté avant que l'objectif se pointe vers lui : il s'agit donc d'une photo volée. Sur le cliché en question, le quadragénaire consomme du crack dans la station Marx-Dormoy (18e arrondissement de Paris) entouré de trois autres personnes et de son chien. Son visage n'est pas flouté. Comme l'indique Le Parisien, le principal intéressé a rapidement décidé de poursuivre le magazine. En mai 2019, il obtient gain de cause et perçoit un premier versement de 10 000 euros.
Paris Match doit alors enlever la photo de son site internet et de son application mobile, où les articles sont consultables à tout moment. Pour que celle-ci soit enlevée rapidement, la justice met en place "une astreinte de 2 000 euros par jour de retard". Si la photo n'est plus visible sur le site internet, elle le reste sur l'application mobile durant plusieurs jours. Félix obtient alors 30 000 euros supplémentaires (en réalité, il aurait dû récolter 128 000 euros, toujours selon les informations du Parisien).
"Une décision exemplaire" selon les avocats de Félix
Durant le jugement, l'avocate de Paris Match a défendu le magazine en expliquant que Félix n'était pas reconnaissable sur le cliché. Mais l'argument a rapidement été réfuté par la justice qui a précisé que "chacun dispose, quelles que soient sa notoriété, sa fortune, ses fonctions présentes ou à venir, du droit au respect de sa vie privée et jouit sur son image d'un droit exclusif lui permettant de s'opposer à sa fixation (...) sans autorisation préalable". Les avocats de Félix, Camille Auvergnas et Martin Vettes, sont ravis de l'issue du procès et mettent en avant "une décision exemplaire". Car selon eux, "elle défend avec force le droit à l'image et à la vie privée de tous, y compris de ceux qui vivent dans la misère".
Grâce à cet argent, Félix aurait d'abord aidé certains "potes", selon l'un de ses proches. L'homme de 48 ans, qui touche le RSA et vit habituellement avec 6000 euros à l'année, aspire désormais à une nouvelle vie. Il aurait notamment prévu de "récupérer" sa femme et ses enfants.
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