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"Un homme d'État visionnaire" : À Lyon, les derniers hommages à Gérard Collomb lors de ses obsèques

Emmanuel Macron a rendu un hommage appuyé à Gérard Collomb, l'ancien maire de Lyon, qui joua un rôle crucial dans sa conquête de l'Elysée, mercredi, lors de ses funérailles en la cathédrale Saint-Jean. Caroline Collomb (c) et ses filles suivent le cercueil de Gérard Collomb au cours de ses funérailles, à la cathédrale Saint-Jean à Lyon, le 29 novembre 2023 Au cœur du quartier historique du Vieux Lyon, plusieurs centaines d'habitants, pour la plupart âgés, des élus de tous bords, des personnalités, des représentants du monde économique et sportif ont fait leurs adieux mercredi 29 novembre à l'ancien maire de la capitale des Gaules, devenu ensuite ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Macron, Gérard Collomb.  Le cercueil, recouvert du drapeau français, a été solennellement porté vers 11 h dans la primatiale, où les deux tiers des 1 400 places avaient été réservés aux Lyonnais, une demande formulée par Gérard Collomb lui même avant son décès, samedi à 76 ans. "Maire bâtisseur, vous avez fait passer Lyon du statut de belle endormie à sublime éveillée", a salué le chef de l'État Emmanuel Macron en compagnie de son épouse Brigitte avant de saluer le bref passage à l'Intérieur de ce soutien de la première heure, son esprit d'analyse et sa "franchise". "Vous avez aussi changé la vie des Français" et "vous avez, cher Gérard, changé ma vie", a-t-il ajouté, en soulignant qu'il avait été parmi les premiers "à croire en l'émergence d'un bloc central" et à rallier le mouvement En Marche pour une "épopée fantastique". Au pied du parvis, une petite foule a suivi la cérémonie en direct sur écran géant. "Il parlait beaucoup avec les gens, c'était pas quelqu'un qui se sauvait", se souvient Gisèle Fond, 63 ans, retraitée de l'éducation nationale, émue aux larmes, en évoquant ce maire "humain, pour les quartiers populaires". "Franc-parler" Né le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) d'un père ouvrier-métallurgiste et d'une mère femme de ménage, ce militant socialiste a été maire de Lyon 2001 à 2017 puis de 2018 à 2020, après un bref passage place Beauvau dans le gouvernement d'Édouard Philippe. "J'admirais, même s'il m'est arrivé d'en faire les frais, sa capacité à réinterroger méthodiquement et implacablement tout ce qui lui semblait mériter un examen plus approfondi", a souligné l'ancien Premier ministre, lors de la cérémonie, en louant son "authentique sincérité" et son "franc parler". Sur les bancs de la cathédrale, des politiques de tous bords: l'ancien président socialiste François Hollande, la première ministre Elisabeth Borne et plusieurs ministres dont Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) ou le maire écologiste Grégory Doucet. L'ancien patron de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas, l'humoriste Laurent Gerra, le basketteur Tony Parker ont également assisté à la célébration présidée par l'archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay. Dans un hommage très littéraire à cet ancien agrégé de lettres classiques, l'académicien Marc Lambron a décrit Gérard Collomb comme "l'âme de cette ville parce qu'il était devenu un homme ville à son image". "Il pouvait être conversant ou tranchant, amical ou consulaire, pratiquant la politique en tacticien impérieux, sentimental et parfois trahi", a-t-il dit. Il était aussi un "homme de pacte et de saveur", un "bâtisseur" qui avait "l'intrépidité d'un moderne et la sagesse d'un édile d'autrefois". Gérard Collomb sera inhumé au cimetière de Loyasse, à proximité de son prédécesseur à l'Hôtel de Ville Edouard Herriot, à qui il vouait une admiration profonde. "Hubris Lundi et mardi, les Lyonnais avaient défilé devant son cercueil exposé à l'Hôtel de Ville, où les drapeaux avaient été mis en berne. Élu à la tête de Lyon en 2001 avec le soutien de Raymond Barre après deux tentatives infructueuses, il avait quitté son bureau à la mairie en 2017 pour rejoindre la place Beauvau où il a notamment fait passer une loi contestée sur la sécurité et une sur l'immigration. Puis il avait quitté avec fracas le gouvernement en octobre 2018, après avoir pointé le manque d'humilité de l'exécutif. "L'hubris, c'est la malédiction des dieux. Quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous", avait-il dit. Privé de l'investiture de la République en Marche, il avait échoué à reconquérir la métropole en 2020, battu par les Verts, malgré son ralliement au camp des Républicains. Il avait disparu de la scène politique locale depuis qu'il avait lui-même annoncé son cancer sur les réseaux sociaux le 16 septembre 2022. Avec AFP

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