The Beatles : comment leur dernière chanson a été enregistrées sans que personne ne le sache
En 1969, les Beatles annoncent leur séparation après avoir régné sur les charts pendant près d'une décennie. Un document signé par les quatre garçons dans le vent n'officialisera le divorce que cinq ans plus tard. Le groupe dissout, chacun de ses membres mène une prodigieuse carrière solo entre le Royaume-Uni et les États-Unis où John Lennon est sauvagement assassiné, en 1980. Lorsqu'il reçoit quatre balles de revolver en pleine poitrine, le chanteur laisse derrière lui la maquette d'un morceau, Now and Then, enregistré quelques temps plus tôt sur un magnétophone. Les bandes n'arriveront entre les mains des Beatles qu'une quinzaine d'années plus tard par l'intermédiaire de sa veuve, Yoko Ono.
Comme un fantôme surgi du passé, la voix de John Lennon refait surface en ce début de mois novembre dans ce qui est présenté comme la dernière chanson officielle des Beatles. Un miracle rendu possible par les progrès de la technologie. Lorsqu'il réalise Get Back (2021), série documentaire sur l'enregistrement du dernier album des Fab Four, le cinéaste Peter Jackson parvient à extraire la voix de John Lennon des fameuses bandes grâce à l'intelligence artificielle. Paul McCartney et Ringo Starr s'emparent alors du matériel, lui adjoignent des enregistrement de guitare du défunt George Harrison et apportent leur propre contribution (batterie, piano, basse et voix pour les choeurs) au morceau produit aux studios Capitol à Los Angeles.
Comment les derniers Beatles ont gardé le secret
Pour Paul McCartney et Ringo Starr, le principal défi consistait à garder le secret autour du projet qui allait faire forcément grand bruit. "L'orchestre ne savait pas ce qu'il jouait, raconte Giles Martin, le fils de George Martin, producteur historique des Beatles, dans les colonnes de Variety. Ils n'étaient pas au courant que c'était un enregistrement des Beatles. Je crois qu'ils pensaient que c'était juste un projet de Paul McCartney sur lequel je travaillais". Il ajoute : "Comme ils n'étaient pas au courant de ce qu'on faisait, ils n'avaient rien à cacher. Savoir un peu de choses est souvent dangereux. Pas dans ce cas: savoir un peu de choses a très bien fonctionné. Mais c'est amusant que nous ayons terminé ce projet l'année dernière sans qu'il y ait de fuite". Mission accomplie haut la main !