Terrorisme d'ultradroite : Laurent Nuñez déplore les propos "très graves" de Jean-Luc Mélenchon
Le chef de La France insoumise a affirmé devant la justice qu'il y avait "une sorte d'amicale complicité" en France "pour décider que seuls les musulmans sont capables d'actes violents". Le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme conteste ces propos.
Laurent Nuñez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, a estimé vendredi 1er octobre sur franceinfo que les propos de Jean-Luc Mélenchon sur les services de renseignement français étaient "très graves". Le leader de La France insoumise (LFI) aurait été l’une des cibles du groupuscule Organisation des armées sociales (OAS), groupe à visée terroriste d’ultradroite, jugé depuis vendredi dernier par la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Auditionné en tant que victime lors de ce procès, Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu'il y avait "une sorte d'amicale complicité" en France "pour décider que seuls les musulmans sont capables d'actes violents".
"Je trouve que ces propos sont très graves, car ils laissent à penser que finalement, les services de renseignement pratiqueraient une politique de deux poids, deux mesures. C'est totalement faux. Ils travaillent sur toutes les menaces terroristes, y compris d'ailleurs les menaces terroristes de l'ultradroite", répond Laurent Nuñez.
"Six groupes démantelés qui avaient des projets d'attaques et d'actions violentes, des projets d'attentats terroristes", précise le coordonnateur.
Laurent Nuñez dit avoir du mal à comprendre les propos Jean-Luc Mélenchon qui, selon lui, connaît le travail des services de renseignement face à la menace terroriste venant de l'ultradroite : "Monsieur Mélenchon ne peut l'ignorer puisqu'il y a eu une commission d'enquête parlementaire qui était présidée par une parlementaire de La France insoumise qui a travaillé en 2018 et 2019", précise-t-il.
"L'ensemble des responsables des services de renseignement sont venus s'expliquer. Et moi-même d'ailleurs, j'ai été entendu comme membre du gouvernement à l'époque, rappelle Laurent Nuñez. L'ensemble des responsables a bien caractérisé, rappelé la réalité de cette menace et surtout les moyens que nous déployons pour y faire face. Et nous la traitons de la même manière que la menace terroriste islamiste sunnite, sans aucun a priori."