TÉMOIGNAGE. “Je maîtrise 41 langues. Je suis ce qu'on appelle un hyperpolyglotte”
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“Je maîtrise 41 langues. Je suis ce qu'on appelle un hyperpolyglotte” Depuis que les médias américains ont découvert ce phénomène, Vaughn fait la une en permanence !
Vaughn Smith est capable de s'exprimer en anglais, espagnol, portugais, roumain, bulgare, russe... Ce modeste nettoyeur de tapis aux capacités hors du commun fascine l'Amérique.
Le terme "polyglotte" signifie, comme chacun sait, "celui qui parle plusieurs langues". Mais dans le cas de Vaughn Smith, un habitant de Washington, aux Etats-Unis, cette expression n'est pas tout à fait exacte... Au-delà de la maîtrise de 11 langues, les linguistes qualifient en effet les locuteurs d'"hyperpolyglottes". Et c'est plus que le cas de cet Américain âgé de 46 ans, qui parle la bagatelle de... 41 langues !
Ce chiffre extraordinaire dépasse largement celui du dernier hyperpolyglotte recensé, un Ecossais décédé en 2019, nommé Derick Herning qui en parlait trente. Pour être tout à fait précis, Vaughn maîtrise parfaitement l'anglais, l'espagnol, le portugais, le roumain, le bulgare, le russe, le tchèque et le slovaque. Il peut tenir des conservations soutenues dans 16 autres langues, dont le français, l'italien, le finnois, l'hébreu, le japonais ou encore le norvégien. Enfin, il peut discuter simplement dans 17 autres idiomes. Son secret ? Il aime les langues depuis qu'il est tout petit.
"Enfant, j'étais frustré de ne pas comprendre ce que disait mon cousin belge. Je me suis dit : « Je veux ce pouvoir »"
C'est en rencontrant, enfant, l'un de ses cousins belges francophones qu'il décide d'apprendre sa première langue étrangère. "J'étais frustré de ne pas comprendre un mot de ce qu'il disait. Je me suis dit : « Je veux ce pouvoir »", explique-t-il. Le jeune garçon prend alors un abonnement à la bibliothèque et plonge dans la section langues étrangères. Il commence par emprunter des dictionnaires et des livres de grammaire en français, puis en portugais et en allemand. Et il ne s'est plus arrêté depuis !
Devenu adulte, il n'a pourtant pas pu mettre à profit ses remarquables talents dans l'apprentissage des langues. N'ayant jamais été bon à l'école, Vaughn a décroché avant de terminer ses années lycée. Après avoir multiplié les petits boulots, de livreur à videur, en passant par peintre en bâtiment, il est aujourd'hui nettoyeur de tapis à domicile... et continue d'apprendre. "En réalité, pour moi, parler toutes ces langues n'a qu'un but : me connecter aux autres", analyse-t-il.
Il a appris le japonais parce qu'il travaillait dans un restaurant de sushis
Ces facultés d'apprentissage exceptionnelles ont intrigués les scientifiques. Le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) s'est penché sur son cas et a démontré que "les zones du cerveau de Vaughn consacrées au langage sont beaucoup moins sollicitées que celles de ceux qui ne parlent qu'une langue et qui ont besoin de faire des efforts pour s'exprimer, même dans leur langue maternelle."
En clair, pour Vaughn, le langage est facile. "Il peut donc jongler avec les langues sans efforts. Est-ce inné ? Acquis ? On ne sait pas." Chaque nouvelle situation est, aujourd'hui encore, l'occasion, pour lui, d'étendre le spectre de ses connaissances. Alors qu'il donne un coup de main dans un restaurant de sushis, il se met au japonais, et apprend la langue des signes américaine auprès des étudiantes et étudiants de l'université Gallaudet (dédiée aux personnes sourdes et malentendantes). Le super pouvoir de Vaughn, c'est le goût des autres !