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Sports

Sur la route des JO, un Euro sous haute tension pour l'équipe de France de judo

UNE PLACE POUR DEUX Le championnat d'Europe de judo débute vendredi à Montpellier. Un rendez-vous qui revêt une importance capitale pour l'équipe de France, alors que la sélection olympique se joue encore entre deux tricolores dans plusieurs catégories pour les JO de Paris. Marie-Ève Gahié et Margaux Pinot lors du précédent championnat d'Europe de judo en 2022 à Sofia (Bulgarie). La première avait remporté l'or, la seconde le bronze. C’est un rendez-vous à ne pas rater pour les judokas et les judokates de l’équipe de France. Les championnats d'Europe de judo s'ouvrent vendredi 3 novembre à Montpellier et, au-delà de la perspective d'une belle victoire à domicile, c’est bien une sélection pour les JO de Parisqui se joue pour la plupart des Bleus.  Pour un pays aussi compétitif dans cet art martial que la France, la loi des Jeux est impitoyable : un seul représentant par pays et par catégorie de poids.   "C'est une étape clé dans la sélection pour les Jeux. S'il y en a un de nous qui est champion d'Europe, on ne va pas dire que sa place est assurée, mais il se rapproche de la sélection. Donc évidemment, il va falloir être fort sur cette compétition", résume Luka Mkheidze, médaille de bronze à Tokyo, mais pas encore assuré d’être de la partie à Paris.  Romain Valadier-Picard rêve en effet de disputer les Jeux chez les moins de 60 kg et ainsi de piquer sa place au pensionnaire du PSG Judo. "C'est comme ça, c'est le jeu. C'est la loi du plus fort", déclare-t-il à l'AFP. "Je ne m'imagine pas déjà faire les Jeux ou quoi que ce soit. Je participe aux championnats d'Europe et une place aux Jeux se gagne. Pour l'instant, je ne l'ai pas gagnée et la concurrence est rude", complète-t-il sur Eurosport.  Duel sororicide  Les porte-drapeaux du judo français, Teddy Riner (+100 kg) et Clarisse Agbégnénou (-63 kg) sont à l'abri de la concurrence pour le ticket olympique. Le premier a préféré faire l'impasse et s'envoler pour un stage d'entraînement au Japonc laissant le soin à Aurélien Diesse de représenter la France dans sa catégorie. La deuxième n'aura pas de concurrente tricolore dans sa catégorie, samedi 4 novembre.  En revanche, la lutte sera rude chez les hommes : Walide Khyar et Maxime Gobert batailleront en -66 kg, tandis qu'Alexis Mathieu devra surveiller Axel Clerget chez les -90 kg. Chez les femmes, le duel entre Madeleine Malonga, vice-championne olympique en titre, et la revenante Audrey Tcheuméo, médaille d'argent à Rio et de bronze à Londres et récente 2e des championnats du monde promet d'être spectaculaire.  Pour Marie-Ève Gahié et Margaux Pinot, la course aux Jeux ressemble en tout point à un duel sororicide. Respectivement 8e et 11e mondiale, elles peuvent toutes les deux prétendre au ticket. Les deux coéquipières du PSG judo avaient déjà connu une bataille similaire il y a trois ans pour Tokyo. Un duel qui avait fini par tourner à l'avantage de Margaux Pinot.  "C'est rebelote ! Il va falloir être concentrée jusqu'au dernier moment (...), c'est une vraie bataille", annonce Margaux Pinot. "(L'Euro) va être quelque part décisif, peut-être pas à 100 %, mais il sera très important. Donc il va falloir être au meilleur de sa forme et aller chercher une belle médaille."  Si cette rivalité constante n'est pas toujours facile à vivre pour les deux judokates, elles veulent toutes deux croire que cette bagarre les tire vers le haut.  "Ça peut être usant par moments d'avoir une telle concurrence, mais c'est aussi un 'boosteur'. On ne se repose pas sur ses lauriers et donc on est obligées de trouver des petits détails sur lesquels s'améliorer à chaque instant", affirme Pinot.  "J’essaye de penser à moi avant de penser à Margaux", explique Marie-Ève Gahié. "Peut-être qu’en 2021 je n’étais pas assez mature, focus."  "Comme toute pression, j'essaye de la transformer en bonne pression", complète la Parisienne. "Il y a des moments où c'est vrai qu'on peut le prendre un peu négativement, mais ça peut aussi m'aider à me dire : 'Ne lâche rien'. Après, je ne me sers pas d'elle pour évoluer non plus. J'ai mon cadre, je sais où est l'objectif."  Un problème de riche mais un casse-tête  Pour l'encadrement français, cette densité d'athlètes est aussi un casse-tête. Comment les mettre dans les meilleures conditions et garder une ambiance de travail gérable alors que le stress et les rivalités s'exacerbent à l'approche des Jeux de Paris ?  Christophe Massina, le responsable de l'équipe féminine en équipe de France, a tenté de recentrer ses athlètes : "L’objectif n’est pas de se qualifier pour les JO, mais bien de ramener des titres européens !, rappelle-t-il dans Ouest France, avant de compléter. "On leur parle beaucoup des JO autour d’eux, mais notre rôle est de calmer tout ça. Il se passera ce qu’il se passera après, mais là, le but est de continuer à progresser."  Pour s'éviter des maux de tête face à ce problème de riches, la fédération de judo a clarifié son "chemin de sélection" pour les JO. Trois moments seront déterminants dans le choix final de la FFJ : à l’issue de l’Euro, où toute médaille d’or vaudra quasiment déjà un aller direct pour les JO. Fin février, après les Grands Slam de Paris et de Tel-Aviv – si ce dernier a lieu. Et enfin en mai après les championnats d’Europe en Croatie  "Dans la communication, les annonces se feront sur le tatami, sur un temps cadré, posé, après validation du comité de sélection", explique Sébastien Mansois, le directeur technique national. "Le but est de rendre cela le moins violent possible." Il faudra toute la pédagogie du monde pour expliquer à un athlète que le rêve de sa vie de disputer les Jeux olympiques chez lui s'effondre…  Paris accueille les JO-2024 du 26 juillet au 11 août. © Studio graphique FMM

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