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Strasbourg va attaquer l'État pour sa "défaillance" à mettre à l'abri les personnes à la rue

Alors qu'un campement de migrants est sur le point d'être évacué par la police, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a annoncé la décision de la ville d'attaquer l'État en justice pour sa "défaillance" à mettre à l'abri les personnes à la rue. Strasbourg, où un campement de migrants est sur le point d'être évacué, va attaquer l'État en justice pour sa "défaillance" à mettre à l'abri les personnes à la rue, a annoncé, lundi 5 décembre, la maire écologiste Jeanne Barseghian, lançant un appel national aux "élus" et "associations" qui le souhaitent à rallier son action. "Malgré une action volontariste de la ville de Strasbourg, la création de 500 places d'hébergement, l'ouverture d'un gymnase, nos moyens (municipaux) ne suffisent pas à répondre à cette grande détresse et à cette crise humanitaire. La mise à l'abri relève de l'État, il y a carence, donc j'ai décidé que la ville de Strasbourg intenterait une action en responsabilité contre l'État, du fait de cette défaillance", a déclaré l'élue EELV lors d'une conférence de presse. Jeanne Barseghian n'a pas donné de date quant à la saisine de la juridiction – manifestement le tribunal administratif –, expliquant qu'elle aurait lieu "le plus vite possible". "On arrive véritablement au bout d'un modèle. La France connaît une crise humanitaire sans précédent avec, dans toutes les grandes villes françaises, des centaines de personnes (...), des enfants, qui sont à la rue dans le froid, sans droits, sans accès aux soins, dans la misère", a poursuivi l'élue écologiste, déplorant que l'État n'agisse pas "dans les responsabilités" et "les compétences qui sont les siennes". "Strasbourg n'échappe pas à la règle", a-t-elle ajouté, invitant "tous les élus" et "toutes les associations" de France qui le désirent à "rejoindre cette action en responsabilité contre l'État". Promesse non tenue d'Emmanuel Macron "Je vous rappelle quand même que l'une des premières promesses d'Emmanuel Macron en 2017, c'était qu'à la fin (de cette même année), il n'y aurait plus personne à la rue. Autant vous dire que cinq ans et demi plus tard, évidemment, cette promesse n'est absolument pas tenue", a encore déclaré Jeanne Barseghian. La maire de la capitale alsacienne s'exprimait lundi matin, alors qu'un campement de migrants était sur le point d'être évacué par la police, après la décision du tribunal administratif de Strasbourg qui, saisi par la préfecture du Bas-Rhin, a demandé vendredi à la ville de le démanteler. "Compte tenu du fait que la carence de la maire de Strasbourg porte une atteinte grave à la dignité humaine, le juge des référés lui enjoint de faire évacuer le campement dans le délai de trois jours", a tancé le tribunal administratif. Situé depuis fin mai place de l'Étoile, en lisière de l'hypercentre et à quelques dizaines de mètres de la mairie, le campement a compté jusqu'à 200 personnes, pour beaucoup venues de Géorgie, d'Albanie et de Macédoine, parmi lesquelles des enfants. Selon Floriane Varieras, adjointe chargée de la ville inclusive, il restait lundi matin environ une cinquantaine de personnes sur place. Installées dans des tentes, certaines des familles qui campent doivent cohabiter avec des rats, alors que les températures sont de plus en plus basses. La mairie, qui dit être au bout de ce qu'elle peut faire en matière d'hébergement, avait ouvert mi-septembre un gymnase pour mettre à l'abri certains migrants. >> À lire aussi : "Au moins 1 600 enfants dorment à la rue en France : "inacceptable et indigne" selon l'Unicef" "Crise humanitaire" Ce campement avait été au centre de plusieurs passes d'armes ces derniers mois entre Jeanne Barseghian et la préfète, Josiane Chevalier. Cette dernière faisait valoir que c'était à la mairie, propriétaire du terrain, de demander l'évacuation du camp irrégulier à la justice. Ce que l'édile s'était toujours refusée à faire, reprochant déjà à l'État de ne pas assumer ses responsabilités en matière d'accueil. "On a beaucoup médiatisé la question (de ce) campement" parce qu'il "est plus visible que les autres" et qu'il "se trouve devant la mairie", a encore relevé Jeanne Barseghian. La maire a également rappelé que le jugement rendu vendredi par le tribunal administratif ne statuait pas sur la mise à l'abri des personnes qui y vivent et que son évacuation ne règlera donc "pas le problème" des sans-abri à Strasbourg. "Des centaines d'autres personnes sont dehors dans notre ville sous des ponts, dans des parcs, dans des endroits en bordure d'autoroute ou encore dans des squats", a-t-elle encore souligné, évoquant une "crise humanitaire". Avec AFP

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